Dans un étang, profond de 50 cm, près de la forêt de Rambouillet : c'est là que le cadavre de Robert Boulin a été découvert le 30 octobre 1979. La police avait immédiatement conclu à un suicide par noyade, après l'absorption d'un somnifère. Une thèse à laquelle s'est toujours opposée la fille de Robert Boulin, Fabienne Boulin-Burgeat. C'est elle qui a demandé en avril dernier au procureur général de Paris de rouvrir l'enquête et l'instruction judiciaire en saisissant la chambre de l'instruction. Le magistrat a décidé mardi de ne pas accepter sa demande. Estimant que le dossier clos en 1992 ne contenait pas d'éléments nouveaux.
Selon le procureur général, les points qui sont qualifiés de nouveaux par Fabienne Boulin-Burgeat "soit ne le sont pas, soit ne constituent pas des charges mais de simples éléments d'ambiance (qui ne pourront pas) apporter ne serait-ce qu'un commencement de réponse à la question posée, soit enfin n'ont pas été avérés par l'enquête". La fille de Robert Boulin s'appuyait sur un livre d'enquête publié par Benoît Collombat et sur l'audition de 28 nouveaux témoins pour faire rouvrir l'enquête. Tous privilégiaient la thèse de l'assassinat.
La décision du juge est désormais sans recours. Sauf à découvrir de nouveaux éléments. 28 ans après, la thèse officielle sur la mort de Robert Boulin reste donc le suicide. L'ancien ministre du Travail aurait voulu échapper au déshonneur. A l'époque des faits, il était en effet mis en cause dans une affaire d'escroquerie liée à l'achat d'un terrain à Ramatuelle dans le Var. Fabienne Boulin-Burgeat reste elle convaincue que son père a été assassiné parce qu'il possédait des informations compromettantes sur les plus hauts dirigeants gaullistes.