L'argent prêté aux banques servira au grand emprunt

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L'Elysée veut recycler les 13 milliards d'aides aux banques pour limiter le grand emprunt, qui se situera entre 25 et 50 milliards d'euros.

On l'a dit grand, très grand, petit... L'emprunt que l'Elysée s'apprête à faire ne sera "pas inférieur à 25 milliards et pas supérieur à 50 milliards",indique Le Figarodans son édition de jeudi.

L'Elysée entend mobiliser les 13 milliards d'euros d'aides publiques que sont en train de rembourser les banques françaises pour limiter le montant de son projet de grand emprunt qui servira à financer des "dépenses d'avenir". Ces aides avaient été consenties pour aider les banques à faire face à la crise financière internationale.

De la sorte, la somme à emprunter sur les marchés ou auprès des épargnants, voire les deux - ce ne serait pas encore tranché, affirme le journal - se rapprocherait des montants évoqués récemment par Alain Juppé et Michel Rocard. Les deux anciens premiers ministres, chargés par Nicolas Sarkozy de présider une commission sur cet emprunt, ont évoqué une fourchette de 20 à 40 milliards, en tout cas inférieure à 50 milliards.

Le ministre du Budget, Eric Woerth, s'est rallié à l'idée d'un emprunt d'une trentaine de milliards et sa collègue de l'Economie, Christine Lagarde, a souhaité qu'il ne soit pas porté atteinte à la qualité de la signature de la France sur les marchés internationaux de la dette. Les aides aux banques que l'Elysée envisage de recycler pour compléter le futur emprunt constituent aussi de la dette, car l'Etat les a empruntées.

Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a plaidé au contraire pour un emprunt massif pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros et dénoncé la timidité du ministre du Budget. Il a reçu le soutien de63 députés de la majorité, qui ont réclamé un emprunt de 50 à 100 milliards d'euros dans une tribune publiée lundipar Le Monde.

Le ton est monté depuis entre Henri Guaino et le gouvernement. Le premier ministre, François Fillon, a déclaré mardi devant les députés UMP que "les conseillers du président ne font pas partie de l'exécutif".

De leur côté, les opposants à Nicolas Sarkozy n'ont eu de cesse, depuis le 22 juin, de critiquer ce projet. Le président du MoDem, François Bayrou a ainsi estimé mercredi que la "raison" et la "situation catastrophique" des finances publiques devraient amener le chef de l'Etat et le gouvernement à renoncer à cette opération.

Selon Le Figaro, l'Elysée veut notamment financer par celle-ci les universités, la recherche en matière de santé ou encore les PME.