L’affaire des minarets embarrasse l’UMP

  • Copié
, modifié à
Les avis au sein de la majorité présidentielle sont pour le moins contrastés au lendemain du référendum sur l’interdiction des minarets en Suisse.

A droite toute ! "Les minarets, on n’en veut pas" lâche un cadre UMP en aparté. "Ca dénature nos paysages et l’Islam n’est pas soluble dans la République". Tout cela est évidemment dit loin des micros, même si officiellement, la direction de l’UMP affiche sa fermeté par la voix de son porte-parole, Frédéric Lefebvre.

" Il ne s’agit pas de voir prospérer des minarets dans notre pays et que tout le monde se mette en tête de voir s’en créer partout en France" se contente d’indiquer Frédéric Lefebvre.

Plus tôt dans la journée de lundi, Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP, avait donné le ton du parti : "Les salles de prières sont tout à fait indispensables, mais pour autant faut-il des minarets au-dessus de ces salles de prière ? Moi je n'en suis pas sûr", avait-t-il déclaré, interrogé lundi matin sur France Inter.

Polémique nauséabonde, droitisation inutile sur un sujet importé de Suisse, le patron des députés UMP Jean-François Copé préfère se mettre en retrait : "Il ne faut pas en faire un débat national. C’est la pire manière de recréer de l’amalgame, de la stigmatisation là où il n’y a pas lieu d’être".

Même prudence affichée chez les alliés de l’UMP pour les régionales, des progressistes au Nouveau Centre en passant par la gauche moderne de Jean-Marie Bockel. Le maire de Mulhouse va accorder un permis de construire dans sa ville pour une mosquée plus grande avec un minaret. "Il peut y avoir un Islam de France respectueux de la République avec des minarets" assure t-il.

Pour l’heure, Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, reste à l’écart de la polémique. C’est pourtant lui qui est en charge des cultes au gouvernement.

Europe1.fr avec Yaël Goosz