L'Union européenne fête ses 50 ans en plein doute

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Administrator User , modifié à
L'UE célébre ce week-end à Berlin le cinquantième anniversaire du Traité de Rome dans un climat d'incertitude sur une construction européenne ébranlée par le non au référendum sur la Constitution européenne de la France et des Pays-Bas .

Cinquante ans et après ? L'Union européenne célébre ce week-end à Berlin le 50e anniversaire du Traité de Rome. "Pour moi, enfant, la guerre était tout simplement une réalité", souligne Joseph Daul, le chef des conservateurs au Parlement européen, un Alsacien qui sait combien la France et l'Allemagne ont versé de sang pendant des siècles. Le symbole n'est donc pas mince que de célébrer dans la capitale allemande plus d'un demi-siècle de paix scellée en réalité en 1951, lorsque les ministres des Affaires étrangères des "Six" - France, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et Italie - signaient en grande pompe à Paris le traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) afin de garantir la paix entre la France et l'Allemagne. Quelques années plus tard, ce fut la signature des accords instituant la Communauté européenne le 25 mars 1957 à Rome. Puis la CE devint l'UE... Les dirigeants européens n'auront guère de peine à rappeler dans leur "Déclaration de Berlin", un texte sans surprise de deux pages, tout ce que l'Europe a accompli depuis sa création... Une monnaie unique, la libre circulation des personnes, des biens et des services. Aujourd'hui, 27 pays peuplés de 490 millions d'habitants acceptent d'être régis par les mêmes règles dans des matières comme l'agriculture, la concurrence, le commerce extérieur ou encore l'environnement. Et pourtant, tout ne va pas pour le mieux en Europe. "Nous avons tous le sentiment d'une certaine incertitude", a expliqué le chef des socialistes au Parlement européen, Martin Schulz. La victoire du "non" en France a envoyé par le fond le projet de constitution européenne qui avait été péniblement négocié pendant des années.Depuis, l'Europe chancelle. Le couple franco-allemand, naguère moteur de la construction européenne, ne parvient plus à retrouver son harmonie. L'ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors diagnostique un "coma léger". Aux europessimistes s'opposent les optimistes, dont fait partie le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Ce dernier met en avant l'accord sur le financement de l'UE de 2007 à 2013 et le compromis conclu début mars pour créer une politique commune de l'énergie centrée sur la lutte contre le réchauffement climatique. L'état de l'Union est toutefois peu encourageant au vu des difficultés rencontrées par les dirigeants européens pour se mettre d'accord sur la page "avenir" de la déclaration de Berlin à laquelle Angela Merkel a décidé de mettre la dernière main.