L'UE décide de libéraliser le marché du courrier ordinaire

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le marché du courrier ordinaire, c'est-à-dire les lettres de moins de 50 grammes, va être ouvert à la concurrence dans les 27 pays de l'Union européenne à l'horizon 2013. Ce sera le cas en France dès 2011, contrairement à onze autres membres qui ont obtenu un délai. Les particuliers et les entreprises pourront alors utiliser un autre prestataire que la Poste française pour envoyer leurs plis.

"C'est une décision historique pour la construction européenne" d'après le ministre portugais des Transports et des Communications dont le pays assure la présidence de l'Union européenne. Lundi, les 27 Etats membres se sont mis d'accord pour libéraliser le marché du courrier ordinaire, c'est-à-dire les lettres pesant moins de 50 grammes. Il s'agit en fait de la dernière étape pour la libéralisation de tous les services postaux dans l'Union. Mais le pas va être franchi progressivement.

Certains pays ont en effet obtenu un délai. La date officielle fixée pour achever cette libéralisation du marché du courrier ordinaire est le 1er janvier 2011. Les neufs derniers pays membres entrés dans l'Union ainsi que la Grèce et le Luxembourg pourront retarder jusqu'au 1er janvier 2013 cette libéralisation. La France n'a pas obtenu ce délai supplémentaire. Mais l'échéance de 2011 est déjà en retard de deux ans par rapport aux préconisations de la Commission européenne.

Concrètement, cela va permettre à d'autres entreprises que la Poste française de se lancer dans le secteur. A priori, cette réforme devrait changer peu de choses pour les particuliers, ce marché n'étant pas rentable. La concurrence devrait en revanche être plus féroce pour le petit courrier des entreprises qui pourraient désormais intéresser la Poste allemande et la Poste hollandaise. Ces nouveaux prestataires de services devront en revanche assurer un "service universel", c'est-à-dire couvrir tout le territoire. Le projet de loi oblige également à assurer un tel service au moins cinq jours sur sept.

"Les droits des consommateurs sont assurés" s'est félicité Hervé Novelli. Le secrétaire d'Etat français aux Entreprises et au Commerce extérieur a certifié que des levées seraient toujours organisées six jours par semaine en France. La libéralisation des services postaux a débuté il y a dix ans et s'est peu à peu étendue à toutes les sortes de colis et lettres au nom de la libre concurrence dans l'Union et de la libre circulation des biens.

Pour le Parti communiste, cette libéralisation du marché du courrier ordinaire ressemble à une "vente à la découpe du service public de la communication". Pour le PCF, c'est l'"illustration tragique de la magie européenne, l'intérêt général disparaît totalement au profit de quelques-uns qui pourront s'enrichir, quand d'autres ne pourront plus envoyer de courrier".