L'Iran met en garde avant le G8 sur d'éventuelles sanctions

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président iranien a mis mardi en garde le Conseil de sécurité de l'Onu contre l'adoption de nouvelles sanctions contre l'Iran, à la veille de l'ouverture du sommet du G8, au cours duquel la crise iranienne sera évoquée. Mahmoud Ahmadinejad juge qu'une telle initiative reviendrait à "jouer avec la queue d'un lion".

"Ils devraient prendre conscience que l'Iran est un grand pays. Certains disent que l'Iran est comme un lion assis calmement dans un coin. Nous leur conseillons de ne pas jouer avec la queue d'un lion", a déclaré mardi Mahmoud Ahmadinejad à des journalistes étrangers. Le refus de l'Iran de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium a conduit le Conseil de sécurité de l'Onu à adopter deux trains de sanctions contre Téhéran en décembre et en mars. L'Agence internationale de l'Energie atomique a rapporté que la république islamique n'avait pas respecté une nouvelle date-butoir, fixée au 24 mai, pour l'arrêt de son programme nucléaire. Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont prévenu le 30 mai qu'ils pourraient réclamer de nouvelles "mesures appropriées", la formule diplomatique pour des sanctions. Les Etats-Unis et leurs alliés soupçonnent l'Iran de dissimuler un volet militaire dans son programme nucléaire, ce que dément Téhéran. Mahmoud Ahmadinejad a assuré que d'éventuelles sanctions supplémentaires ne modifieraient pas le caractère irréversible du programme nucléaire iranien. "Ils ont constaté que les précédentes sanctions n'avaient aucun effet sur les activités nucléaires de l'Iran et nous leur avons dit de ne pas choisir cette voie. Ils ne peuvent porter atteinte à notre nation", a dit le président iranien. Par ailleurs, le principal négociateur iranien dans le domaine nucléaire, Ali Larijani, a rencontré mardi à Berlin le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, dont le pays accueille depuis mercredi le sommet du G8. Prié de dire si des progrès avaient été accomplis lors de cet entretien, le chef de la diplomatie allemande a répondu: "Je ne peux pas dire cela (...) Je ne peux pas vous dire si nous parviendrons à un résultat." D'après des diplomates, l'Iran espère convaincre l'Allemagne de défendre lors du sommet du G8 une approche plus souple à l'égard de Téhéran, notamment une solution provisoire à la crise qui ne passerait pas par un arrêt complet du programme iranien, comme l'exigent jusqu'à présent les puissances occidentales. Il semble toutefois peu probable de voir la chancelière allemande Angela Merkel prendre ses distances sur le sujet avec les Etats-Unis et ses alliés européens.