L'Assemblée adopte l'anglais à l'université

Les députés français ont ouvert jeudi la possibilité de dispenser des cours en anglais dans les universités du pays, malgré un tir de barrage des opposants qui redoutent une perte d'influence du français dans l'enseignement.
Les députés français ont ouvert jeudi la possibilité de dispenser des cours en anglais dans les universités du pays, malgré un tir de barrage des opposants qui redoutent une perte d'influence du français dans l'enseignement. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Les députés ont dit "oui" à cette mesure polémique après deux heures de débat.

L'élargissement controversé de l'enseignement en langues étrangères, notamment en anglais, dans les universités françaises a été adopté jeudi à main levée à l'Assemblée nationale, après plus de deux heures d'un débat passionné. Bien que la majorité des députés présents dans l'hémicycle ait clairement voté en faveur de cet article 2 du projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, la présidente de séance, Catherine Vautrin (UMP), a annoncé par erreur que cet article n'était pas adopté, ont constaté les journalistes de l'AFP. Aucun député n'a toutefois relevé cette erreur en séance.

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Plusieurs élus de l'opposition mais aussi de gauche, comme le député socialiste Pouria Amirshahi, secrétaire national à la francophonie du PS, étaient hostiles à cette mesure qui suscite aussi l'opposition de l'Académie française. "Il ne s'agit, en aucun cas, de remettre en cause la primauté de l'enseignement en français ou la défense de la francophonie", a pour sa part assuré Geneviève Fioraso. "Il s'agit au contraire d'élargir le socle de la francophonie auprès des jeunes, notamment des pays émergents, qui, aujourd'hui, ne viennent pas dans notre pays."

L'article du projet de loi propose d'élargir les exceptions au principe de l'enseignement en langue française, l'objectif, précise le texte, étant "essentiellement de régulariser les situations dans lesquelles le contournement de ce principe est rendu inéluctable tant pour des raisons pédagogiques que pour des motifs liés à l'internationalisation des systèmes d'enseignement supérieur".