L'Arche de Zoé : la liste des mensonges s'allonge

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les auditions des inculpés dans l'affaire de L'Arche de Zoé se poursuivent à N'Djamena. La police française aurait elle déjà entendu le président de L'Arche de Zoé en août dernier. Eric Breteau se serait alors présenté comme à la tête d'une ONG américaine. Selon Rama Yade, l'ONG a multiplié les "opérations de dissimulation". Dans un entretien au journal Sud-Ouest publié mardi, Eric Breteau se défend pourtant d'être un criminel.

Arche de Zoé ou Children Rescue ? La nature exacte de l'ONG et au-delà les motivations de ceux qui l'animaient se dessine peu à peu. Si la justice tchadienne poursuit ses interrogatoires mardi des six personnes encore inculpées pour enlèvement de mineurs et escroquerie, des informations révèlent que la police française a également entendu Eric Breteau, le président de L'Arche de Zoé. C'était en août dernier. A l'époque, il avait expliqué que son ONG était une organisation américaine et qu'il travaillait en relation notamment avec l'Unicef.

Un "plan de sauvetage de 300 enfants" qui devaient être placés dans des familles d'accueil : c'est le projet qu'avait défendu Eric Breteau lors de son audition devant la Brigade de protection des mineurs de Paris. Il avait alors été mis en garde contre le caractère illégal "de certains aspects" de l'opération qu'il planifiait. Mais selon la justice française, cette enquête préliminaire ne pouvait déboucher sur une action concrète tant que le projet n'était pas mis en place réellement.

L'Arche de Zoé "a multiplié les opérations de dissimulation" : Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme s'est désolidarisée clairement des membres de L'Arche de Zoé dans une interview accordée au Parisien mardi. Selon elle, "l'Etat a fait son travail dans le respect des libertés accordées aux associations et aux individus. Mais, après", explique-t-elle, "l'association a multiplié les opérations de dissimulation pour manifestement brouiller les pistes". "Je pense que les responsables de l'association savaient ce qu'il faisaient et ont tout fait pour contourner le droit et les alertes", insiste Rama Yade.

"Je suis innocent" affirme de son côté Eric Breteau dans une interview mardi. Il est bien toujours détenu au Tchad mais un correspondant de Sud-Ouest a pu le rencontrer dans sa cellule lundi après-midi. "La seule chose que j'ai faite, c'est que j'ai voulu sauver des enfants qui sont dans la détresse (...) Je suis juste dans la situation de quelqu'un qui est détenu contre sa volonté", explique le président de l'Arche de Zoé qui dénonce la couverture de l'affaire par les médias.