C'est un petit syndicat allemand, GDL, qui semble vouloir s'inspirer des méthodes de grève françaises pour faire avancer ses revendications. GDL est largement minoritaire parmi les salariés de la Deutsche Bahn, la compagnie publique des chemins de fer allemands, mais représente 80% des conducteurs syndiqués. Un levier d'action très important qui pourrait être utilisé dans un conflit qui va crescendo depuis plusieurs semaines déjà.
L'appel à la grève généralisée a été lancé pour le fret à partir de mercredi. Dans un premier temps seulement, car la nouvelle menace de GDL est d'étendre le mouvement dès jeudi au transport de passagers avec le risque de paralyser de façon illimitée tout le trafic à l'échelle de l'Allemagne. Les cinq derniers mouvements de grèves ont été de plus en plus durs au fil des semaines. Le principal dirigeant de GDL n'exclut désormais plus le recours à une grève illimitée si la direction ne propose pas une réforme acceptable. Réponse de la Deutsche Bhan : l'entreprise ne "cédera pas au chantage".
Principale revendication des employés : les salaires. Le GDL exige depuis le printemps une hausse substantielle des rémunérations des conducteurs de trains, de l'ordre de 15 à 30% et la création d'une convention collective séparée pour cette catégorie de personnel. La Deutsche Bahn pourrait être poussée à la table des négociations, malgré ses réticences, par les pouvoirs publics. Les dirigeants des chrétiens-démocrates, des sociaux-démocrates, certains ministres et même Angela Merkel ont appelé à une reprise des discussions.