Kouchner fustige l'Arche de Zoé, Yade répond au déluge de critiques

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a déclaré mardi que sa vision de l'action humanitaire n'était pas qu'on puisse "agir sans règle" dans un pays étranger, dans une première réaction à l'arrestation de 16 Européens, dont 9 Français, au Tchad.

"Ce n'est pas ma vision de l'humanitaire que l'on puisse agir sans règle concernant l'élémentaire dans un pays qui n'est pas le nôtre et ce n'est pas non plus ma conception de l'humanitaire que d'attaquer le gouvernement pour de mauvaises raisons", a déclaré Bernard Kouchner, mardi à Bangkok, où il est en visite. Le chef de la diplomatie française donnait ainsi son opinion sur les membres de l'Arche de Zoé, association française accusée d'enlèvement de 103 mineurs au Tchad.

La France ne pouvait pas arrêter l'opération controversée de l'association l'Arche de Zoé, ni préventivement sur son territoire, ni au Tchad une fois lancée, a assuré de son côté la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Rama Yade. "Fallait-il mettre les responsables de l'Arche de Zoé préventivement en prison ? Fallait-il dissoudre l'association au mépris des règles sur la foi de ses intentions?", a-t-elle ajouté. "Non, monsieur le député", a répondu Rama Yade au député socialiste des Alpes-de-Haute-Provence, Jean-Louis Bianco, qui l'interrogeait sur l'inaction apparente de la France et le transport par l'armée française de membres de l'association et de matériel. "La France est un Etat démocratique et c'est à son honneur", a-t-elle expliqué. "A partir du moment où un responsable associatif décide délibérément et de manière clandestine d'agir en dehors des règles, il faut qu'à un moment donné il assume la responsabilité de ses actes."

Jean-Louis Bianco a vivement critiqué l'ambassadeur de France à N'Djamena, Bruno Foucher, qui "réclame que les ressortissants français soient jugés sur place". L'assistance aux ressortissants français "est due", a rappelé le député socialiste. En réponse à ces critiques, la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères a promis que "la France serait naturellement aux côtés de ses ressortissants" et "ne les abandonnerait pas". Nicolas Sarkozy a affirmé mardi lors d'un déplacement en Corse qu'il allait "essayer de trouver des accords" pour que "personne ne perde la face", assurant une nouvelle fois que cette association avait agi à "tort".