Khalid Mohamed revendique les attentats du 11/09

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Administrator User , modifié à
Khalid cheikh Mohamed, cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, a revendiqué "de A à Z" la responsabilité de ces attaques lors d'un interrogatoire à Guantanamo, selon le compte-rendu de l'audition diffusé mercredi par le Pentagone. Il revendique également 28 autres actions. Toutefois, Khalid cheikh Mohamed exagère certainement son rôle véritable, estiment des spécialistes des questions de sécurité. Ils le soupçonnent de vouloir se tailler un costume de "super-héros" ou de chercher à protéger d'autres "ennemis combattants".

"Je suis responsable de l'opération 11-Septembre, de A à Z", a déclaré Mohamed, selon un texte lu en son nom par son "représentant personnel", un militaire américain, lors de cette audition qui a eu lieu samedi au centre de détention. "J'étais le directeur opérationnel de cheikh Oussama ben Laden pour l'organisation, la planification, le suivi et l'exécution de l'opération 11-Septembre", a déclaré Mohamed via son représentant. Mohamed a également assumé la responsabilité d'autres actions majeures du réseau islamiste Al Qaïda: le premier attentat de 1993 contre le World Trade Center à New York, les attentats de Bali en 2002 et la tentative d'attentat contre deux avions américains à l'aide de chaussures piégées. Au total, l'activiste pakistanais se dit pleinement responsable de 28 attentats ou projets d'attentat distincts. Il dit aussi partager la responsabilité de trois autres complots, dont un qui visait à assassiner le défunt pape Jean Paul II aux Philippines et un autre le président pakistanais Pervez Musharraf. Mohamed a aussi fait allusion au journaliste américain Daniel Pearl, assassiné au Pakistan en 2002, mais en des termes peu clairs. Mohamed est le premier suspect dans ce meurtre. Musharraf a affirmé dans un texte l'an dernier que Mohamed avait exécuté Pearl. Khalid cheikh Mohamed, arrêté au Pakistan en mars 2003 et remis aux mains des autorités américaines, figure parmi 14 prisonniers de "grande valeur" identifiés par les Etats-Unis et transférés à Guantanamo l'année dernière après avoir été détenus dans des prisons secrètes de la CIA. Lors de son audition, Mohamed a semblé laisser entendre qu'il avait été maltraité en détention. Le président du panel de trois militaires qui conduisait l'interrogatoire a fait référence à une déclaration écrite "concernant des allégations d'abus ou de mauvais traitements que le détenu a reçus". Mohamed a déclaré cependant qu'aucune pression n'avait été exercée sur lui pour sa déclaration de samedi. A propos des attentats du 11 septembre, le responsable d'Al Qaïda exprime quelques regrets pour les victimes. "Je ne suis pas heureux que trois mille personnes aient été tuées en Amérique. Je me sens même désolé." Mais, ajoute-t-il, "le langage de n'importe quelle guerre dans le monde est la mort. Je veux dire que le langage de la guerre est de faire des victimes." Mohamed compare le chef d'Al Qaïda Oussama ben Laden à George Washington, le premier président des Etats-Unis. "Il fait la même chose. Il combat, il veut son indépendance." Le compte rendu, consultable à l'adresse internet http://www.defenselink.mil/news/transcript ISN10024.pdf, a été revu et corrigé par les services du Pentagone, qui ont justifié cette mesure par la nécessité de ne pas révéler d'informations sensibles.Cependant, pour plusieurs analystes, Mohamed aurait exagéré son rôle afin d'accéder à un statut de héros parmi les sympathisants d'Al Qaïda. Il pourrait également chercher à innocenter d'autres prisonniers. "Il se présente comme un Superman, un super-héros, un superterroriste", dit Moustafa Alani, spécialiste du réseau islamiste Al Qaïda au Gulf Research Center de Doubaï. Robert Baer, ancien de la CIA, tire de cette longue série d'aveux "incohérente" des soupçons sur le traitement qui lui a été réservé par les interrogateurs de l'Agence centrale du renseignement. Il ne serait pas surprenant, poursuit-il, que Khalid cheikh Mohamed ait été soumis à la technique de la "baignoire". On plonge un prisonnier dans l'eau jusqu'à ce qu'il pense qu'il va périr noyé.