Karachi: "les suspicions ne sont pas des preuves"

© EUROPE 1
  • Copié
Hélène Favier , modifié à

"Ce qui est en train de se passer dans le dossier Karachi n’est pas digne", estime Cazeneuve.

"Je suis dans l’opposition un opposant résolu à Nicolas Sarkozy mais on ne dénonce pas les querelles politiques sur le terrain judiciaire", a estimé lundi sur Europe 1, le rapporteur PS de la mission parlementaire sur l’attentat de Karachi, Bernard Cazeneuve.

"Ce qui est en train de se passer n’est pas digne"

"Quand on est dans l’opposition, on se bat contre des adversaires. On les respecte dans leur présomption d’innocence et je trouve que ce qui est en train de se passer n’est pas digne. Si, sur le chemin de la vérité, on rencontre Nicolas Sarkozy, on sera les premiers à le dire, mais on n’a pas le droit de jeter la réputation d’un homme en pâture comme cela a été fait ce week-end. Ce n’est pas convenable", a ajouté le député PS alors que, depuis vendredi, la classe politique s'est largement exprimée sur cette affaire qui date de 1995.

Vendredi soir, Dominique de Villepin a même évoqué, au 20H de TF1, de "très forts soupçons" de rétrocommissions, c'est-à-dire des faits de corruption, dans le contrat pour la vente à Islamabad de sous-marins. Dimanche soir, l’ancien Premier ministre a cependant tempéré ses propos, assurant notamment qu'il n’y avait "aucun lien" entre l’arrêt des commissions en 1995 et l’attentat en 2002.

"Nous avons des interrogations légitimes que je ne cesse de formuler depuis les auditions qui ont eu lieu devant le juge. Il y a des suspicions. Mais les suspicions ne sont pas des preuves", a encore insisté Bernard Cazeneuve qui souhaite qu’une nouvelle mission d'information parlementaire soit lancée sur ce dossier qui agite la classe politique depuis une semaine.

Transmettre les documents à la justice

"Sur le fait qu’il n’y ait pas de preuves. J’ai entendu avec beaucoup d’attention ce qu’a dit Alain Juppé. Sur ce fait, c’est vrai. Le seul point de désaccord que j’ai avec lui c’est lorsqu’il dit que le gouvernement a transmis au juge d’instruction la totalité des documents. Cela je crois que ce n’est pas juste", a-t-il indiqué avant d’asséner : "Je suis par exemple étonné qu'on indique, à partir de Lisbonne, qu'il existe encore des documents classifiésdans les cartons de l'Etat". Une référence aux documents que le chef de l'Etat a promis de transmettre "en temps et en heure".