Karachi: Lagarde suspectée d'obstruction

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Hélène Favier (avec Reuters) , modifié à
La ministre aurait refusé que soient entendus des fonctionnaires de Bercy, selon le site Mediapart.

Nouveau soupçon d'obstruction gouvernementale dans le Karachigate. Le site Mediapartpublie jeudi une lettre de Christine Lagarde à la mission d'information parlementaire sur l'attentat de 2002, dans lequel 11 Français travaillant à la construction de sous-marins au Pakistan ont péri.

Refus d'audition de ses fonctionnaires

La lettre en date du 26 mars montre notamment que Christine Lagarde a refusé que soient entendus des fonctionnaires de son ministère, au fait des dessous financiers de la vente des sous-marins au Pakistan. Si elle reconnaît que ces auditions pourraient "éclairer" la commission, qui est en droit de les demander, Christine Lagarde avance qu'elles pourraient "empiéter" sur l'instruction judiciaire, violant ainsi le principe de séparation des pouvoirs.

En outre, le contrat de vente des sous-marins étant classifié, "aucun élément relatif à ce contrat ne saurait être divulgué à des personnes non habilitées, sous peine de commettre le délit de compromission", argumente encore la ministre de l'Economie dans cette lettre.

"Absence de coopération du gouvernement"

La mission, qui a rendu son rapport mercredi, n'écarte pas un lien entre l'attentat et l'arrêt du versement de "commissions", alors légales, à des militaires pakistanais, scénario susceptible d'embarrasser Nicolas Sarkozy, ministre du Budget à l'époque des faits.

Le rapporteur de la mission, le député PS Bernard Cazeneuve, a, à plusieurs reprises, déploré une "absence totale de coopération du gouvernement et de l'exécutif".

Le 8 mai 2002, un kamikaze avait fait 14 morts, dont 11 Français travaillant à la construction des sous-marins Agosta, en précipitant une voiture bourrée d'explosifs sur un bus sortant d'un hôtel de Karachi.