"Lorsqu'il a parlé des droits de l'Homme ici, dans notre pays et en Europe, c'était assez pitoyable, et nous le condamnons", a déclaré mercredi Bernard Kouchner devant les députés, tout en justifiant la visite en France de Mouammar Kadhafi. On est là devant une véritable "contradiction" pour les anciens amis socialistes du ministre des Affaires étrangères qui veulent ainsi barrer la route de l'ouverture que Nicolas Sarkozy souhaite poursuivre.
Lors d'un discours mardi au siège de l'Unesco, le dirigeant libyen avait riposté sur les critiques le concernant au sujet des droits de l'Homme en attaquant les pays européens et notamment la France: "avant de parler des droits de l'Homme, il faut vérifier que les immigrés bénéficient chez vous de ces droits", avait-il lancé.
Le ministre des Affaires étrangères a également "condamné" les récents propos de Kadhafi qui a affirmé que le terrorisme était "normal" quand il émanait des "faibles" (des propos qu'il a ensuite démenti avoir tenus), ainsi que ses déclarations hostiles au processus de paix israélo-palestinien.
Une plainte pour "tortures" à l'encontre de Kadhafi a par ailleurs été déposée mercredi par le président de l'association Avocats sans frontières France, Me François Cantier. Une plainte à la demande d'Achraf Joumaa Hajouj, le médecin d'origine palestinienne détenu en Libye pendant huit ans avec cinq infirmières bulgares.