Jeux en ligne : la justice française passe à l'action, Bruxelles s'en irrite

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le directeur général de l'entreprise de paris en ligne Unibet a été interpellé lundi dans l'aéroport d'Amsterdam, conséquence d'un mandat d'arrêt européen émis par la France et qui remonterait à juin dernier. La justice française l'accuse d'infraction au monopole sur les jeux. Une décision qui suscite les foudres de la Commission européenne, opposée, elle, à ce monopole.

C'est une arrestation qui va relancer la polémique sur le monopole des jeux existant en France. D'un côté, la France qui défend ce monopole au non de la lutte contre une possible addiction au jeu. De l'autre Bruxelles qui, au nom du principe de libre-concurrence dans l'Union européenne et de non-discrimination, s'y oppose. Un cas concret cristallise donc cette opposition : celui de Petter Nylander, le PDG de l'entreprise de paris en ligne Unibet cotée en Suède. Il a été appréhendé lundi à l'aéroport d'Amsterdam.

Cette arrestation fait suite à un mandat d'arrêt européen lancé par la France et un juge d'instruction de Nanterre depuis le mois de juin selon l'avocat de Petter Nylander. Ce document entre dans le cadre de l'instruction d'une plainte déposée par la Française des Jeux pour violation du monopole sur les jeux. Dans cette même affaire, l'ex-vice président d'Unibet, Didier Dewyn, avait déjà été placé en garde à vue et mis en examen en avril pour "atteinte au monopole en matière de pronostic de course hippique, autres événements sportifs et loterie".

C'est ce monopole que dénonce précisément Bruxelles depuis plusieurs mois. Pour la commission européenne, un tel état du marché vient en contradiction du principe de libre-concurrence entre les différents Etats membres de l'Union européenne. La commission européenne comprend mal par ailleurs comment la France peut à la fois soutenir que les jeux d'argent sont néfastes pour le citoyen et autoriser le PMU et la Française des Jeux à faire autant de publicité.

L'arrestation de Petter Nylander a donc logiquement suscité la colère de l'UE : "Quelqu'un a été arrêté alors qu'il pourrait très bien être innocent selon le droit européen", a ainsi estimé le commissaire au Marché intérieur. Une procédure d'infraction contre la France à propos du monopole sur le marché des jeux est d'ailleurs en cours. Paris a jusqu'à fin octobre pour répondre à la demande de l'UE de lever l'interdiction. Sous peine d'être traduite devant la Cour de justice de l'Union européenne.