"Si vous voulez ma conviction, je pense que cette grève sera forte, que ce mouvement sera très fort, et j'ai même le sentiment qu'il devrait n'y avoir quasiment pas de train, de bus ou de métro", avait déclaré dimanche, Xavier Bertrand, le ministre du Travail, sur Europe 1. Même sentiment ce lundi du côté de l'Elysée où David Martinon, le porte-parole, a dit s'attendre à une "très, très forte mobilisation" jeudi lors de la journée nationale d'action organisée par les syndicats contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.
Selon les premières informations livrées par les syndicats, la mobilisation risque d'être importante dans les secteurs concernés directement par la réforme de ces régimes spéciaux. A la SNCF, trois syndicats minoritaires ont opté pour une grève reconductible, alors que cinq autres syndicats majoritaires ont déposé un préavis pour 24 heures seulement. Mais d'autres secteurs vont également se mobiliser, notamment chez EDF, GDF, dans la fonction publique, l'Education nationale et à la Poste avec des mots d'ordre plus larges.
A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : la RATP pourrait fermer totalement la ligne D du RER, même si tout son personnel n'est pas gréviste, pour éviter les incidents liés à une très forte affluence de voyageurs. La direction de la SNCF n'a pas confirmé cette information livrée par le syndicat Sud Rail mais a indiqué que "les plans de transport pour la journée du 18 ne sont pas encore arrêtés".
Le gouvernement joue la carte de la fermeté, face à cette levée de boucliers à venir. "La grève, c'est un droit constitutionnel que je respecte, mais nous sommes totalement déterminés pour mettre en oeuvre cette réforme", avait expliqué Xavier Bertrand." On ne peut pas se passer de la réforme, chacun des Français et chacun des agents des régimes spéciaux le comprennent bien", avait estimé le ministre du Travail. "Comme vous le savez, il faut que chacun ait à l'esprit que la loi sur le service minimum dans les transports ne sera pas en vigueur (...) Toutes les garanties qu'apportera cette loi ne seront pas encore présentes", a expliqué de son côté David Martinon lundi, précisant que ce texte ne s'appliquerait qu'en 2008.