Jean-Michel Baylet vise au centre

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Administrator User , modifié à
Le président du Parti radical de gauche (PRG) a annoncé mardi, à l'issue d'un entretien avec Nicolas Sarkozy, son intention de créer "un grand parti radical du centre" après les élections législatives. Cette initiative a immédiatement déclenché une réaction négative du PS, avec lequel le PRG a signé un accord électoral pour les législatives, mais a été saluée par l'autre Parti radical, associé à l'UMP. Jean-Michel Baylet et son parti avaient soutenu la candidate socialiste à la présidentielle dès le premier tour.

Le Parti radical de gauche entend devenir une force du centre. C'est ce qu'a expliqué Jean-Michel Baylet, président du PRG, après avoir rencontré Nicolas Sarkozy. "Il faut constituer dans ce pays une grande force centrale", a-t-il déclaré à l'issue de son entretien de 45 minutes avec le nouveau président de la République dans ses locaux provisoires du 35, rue Saint-Dominique, à Paris. "Il est des radicaux de gauche qui sont la droite de la gauche. Il est des radicaux de droite qui sont la gauche de la droite", a-t-il expliqué. "Je pense que nous avons des choses à faire ensemble." Il a précisé qu'il prendrait des initiatives en ce sens après les élections législatives des 10 et 17 juin. Jean-Michel Baylet a également parlé de ce projet le jour même, par téléphone, avec le ministre du Travail et de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo, pressenti pour un poste important dans le premier gouvernement de Nicolas Sarkozy. Jean-Louis Borloo est également co-président du Parti radical Valoisien, parti associé à l'UMP.Jean-Michel Baylet, qui a soutenu avec son parti, la candidate socialiste Ségolène Royal lors de l'élection présidentielle, a estimé que son projet ne remettait pas en cause son accord avec le PS pour les législatives. "Je ne suis pas en train de vous dire 'nous changeons de camp', je ne suis pas en train de vous dire 'je renie le passé', je suis en train d'essayer de tracer des lignes pour l'avenir", a déclaré le président du PRG. "Je constate qu'après cette élection (présidentielle) les choses ne seront plus les mêmes, les frontières sont en train de bouger", a-t-il fait valoir. "Quand je vois que le PS négocie des désistements électoraux avec l'UDF de François Bayrou, quand je vois que Nicolas Sarkozy apparemment a obtenu l'accord d'un certain nombre de socialistes pour être dans son gouvernement, je me dis que les radicaux doivent jouer tout leur rôle", a-t-il insisté. Il faisait allusion à Bernard Kouchner, qui aurait accepté le portefeuille des affaires étrangères, et à Hubert Védrine, qui a également été approché par Nicolas Sarkozy mais dont on ignore encore la réponse.Les réactions ne se sont pas faites attendre. D'un côté, le Parti radical valoisien a fait savoir que Jean-Louis Borloo entendait répondre "à la main tendue de Jean-Michel Baylet". Le co-président du Parti radical "y voit le signe d'un possible rassemblement historique entre les deux courants du radicalisme, au centre de la vie politique française, qu'il a toujours appelé de ses voeux". Il dit vouloir "tout mettre en oeuvre" avec l'autre co-président du Parti radical valoisien, André Rossinot, et leur bureau politique, pour réunir, "dans un processus interne aux partis", les deux formations "autour des valeurs républicaines humanistes et européennes" qui les "rassemblent". De l'autre côté, le PS a pour sa part demandé des explications. "Nous allons en rediscuter avec Jean-Michel Baylet pour qu'il précise quelle est son intention", a déclaré Stéphane Le Foll, directeur de cabinet du premier secrétaire du PS, François Hollande, à l'issue du bureau national du parti. Il a rappelé que l'accord électoral du PS avec le PRG portait sur 33 circonscriptions : "On ne pourra pas accepter de flou, il faut être clair vis-à-vis des électeurs."