Jacques Chirac : l'interview

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EXCLUSIF - "Je réagis quand on me cherche"... Retrouvez l'intégralité de l'entretien accordé à Europe 1 par l'ancien président.

"Je ne suis pas quelqu’un qui baisse facilement les bras", a assuré Jacques Chirac, jeudi sur Europe 1, avant d'ajouter : "Etant attaqué, je réagis d’autant plus vivement. Je réagis quand on me cherche effectivement". L'ancien président de la République s'exprimait sur son renvoi en correctionnelledans l’affaire des emplois fictifs présumés de la mairie de Paris.

"J’irai naturellement moi-même devant le tribunal, bien sûr", a ajouté l'ancien maire de Paris. "La seule chose qui compte, c’est la justice. Je ne demande ni clémence, ni indulgence, ce qui serait tout à fait hors de question et de propos s’agissant de la justice de mon pays", a précisé Jacques Chirac.

Sur le fond de l’affaire, Jacques Chirac a assuré qu’il assumait "toute la responsabilité" des recrutements de la mairie de Paris. "Ces emplois avaient tous une raison d’être pour la ville et pour le maire de Paris. Même les 21, naturellement (...)Ce qui compte c’est le jugement des Parisiens, plus que celui des exégètes après coup", s’est encore indigné Jacques Chirac.

"Le chef de l'Etat doit bénéficier d'une certaine immunité pour la durée de son mandat. Dans le cas contraire, il risquerait d'être contesté et c'est son autorité internationale qui risquerait d'être affaiblie", a ajouté l'ancien président.

Jacques Chirac a ensuite évoquéle premier tome de ses MémoiresChaque pas doit être un but, en librairie ce jeudi. "Je n’ai aucune intention de sortir quelque griffes que ce soit. J’ai simplement l’intention d’apporter un témoignage (…), d’apporter ma propre vision des choses. C’était cela mon ambition", explique-t-il au sujet de cet ouvrage.

Ce qui l’a décidé à entrer en politique ? Notamment sa rencontre avec Georges Pompidou, a raconté l'ancien maire de Paris sur Europe 1 : " C’était un homme de grande culture, de grand bon sens et qui incarnait à la fois le meilleur de la tradition française et de la terre française", dit-il à son sujet.

Autre homme pour lequel Jacques Chirac avait une grande estime : François Mitterrand. "Nous nous sommes combattus. Mitterrand était mon adversaire et j'étais le sien", a expliqué l'ancien chef d'État. "On peut combattre un adversaire et le mépriser ou le combattre et l'estimer. Et dans ce cas particulier, j'avais pour Mitterrand de l'estime". "Nous avions finalement en commun, la défense de valeurs fondamentales de notre civilisation, le refus des haines ethniques et religieuses, le respect profond de l'autre et la primauté du droit sur la force", a-t-il raconté.

Jacques Chirac est ensuite revenu sur ses relations avec Valéry Giscard D’Estaing. "C’est vrai que nous avons toujours eu des difficultés à nous entendre", a reconnu l’ancien président avant d’ajouter : "Dans cette difficulté, il y avait d’une part le caractère – nous avions des caractères différents – et il y avait également l’ambition de ceux qui craignaient, avant tout, de voir leur propre influence sur le président diminuer au profit de la mienne. Je pense bien entendu à Michel Poniatowski, qui a tout fait pour rendre mes relations avec Giscard difficiles", a révélé l’ancien président.

Enfin, l'ancien chef de l'Etat est resté réservé sur le dossier Clearstream : "Ne comptez pas sur moi pour commenter une procédure qui est en cours (...) Je n'ai donné aucune instruction dans l'affaire", a-t-il plaidé. Interrogé sur la volonté de certaines personnes de vouloir le protéger dans cette affaire : "Qui cherche à me protéger ? Jacques Chirac se protège très bien tout seul", a-t-il répondu.

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