Israël : le gouvernement Olmert dans la tourmente

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Administrator User , modifié à
Le gouvernement d'Ehud Olmert se trouve affaibli après la démission surprise, hier, de Dan Halutz, chef d'Etat-major de l'armée israélienne. Le Premier ministre et le ministre de la Défense, Amir Peretz, pourraient en subir les conséquences, estime la presse israélienne.

"Je regrette beaucoup la démission du chef d'état-major", a déclaré Ehud Olmert dans un communiqué, présentant Dan Halutz comme "l'un des grands guerriers d'Israël". Cet événement est une première pour Tsahal : jamais un chef d'état-major n'avait démissionné après l'échec d'une guerre. Hasard du calendrier, la démission du général est intervenue quelques heures après que le procureur d'Israël a demandé l'ouverture d'une enquête criminelle sur l'attitude d'Olmert, alors ministre des Finances, lors de la privatisation de la banque Leumi en 2005. Le chef du gouvernement, qui dément tout comportement illicite, est soupçonné d'avoir favorisé deux hommes d'affaires lors de cette opération. En outre, une commission d'enquête nommée par le gouvernement examine actuellement l'attitude d'Olmert et de son équipe durant les 34 jours de guerre l'été dernier au Liban. "L'enquête sur Olmert et la démission de Halutz suite à la guerre au Liban pourraient ébranler les fondations du gouvernement", estime le politologue Hanan Crystal. Les élections législatives ne sont pas prévues avant trois ans mais l'horizon politique est de plus en plus sombre pour le Premier ministre. Selon un sondage publié vendredi dernier, seulement 14% des Israéliens soutiennent Olmert, dont le parti centriste, Kadima, perdrait près de deux tiers des sièges si des élections étaient organisées aujourd'hui. Le Likoud réclame des élections anticipées.