C'est une comparaison historique que de nombreux observateurs jugent risquée. Le président américain ne l'avait d'ailleurs jamais tenté jusqu'à présent. Mercredi, devant un parterre d'anciens combattants réunis à Kansas City, George Bush a franchi le pas et établi un parallèle entre la guerre actuelle en Irak et le conflit passé au Vietnam. Objectif : justifier la dernière intervention américaine et surtout sa durée dans le temps. Pour le président américain, la guerre en Irak, tout comme la guerre du Vietnam mais aussi la Seconde Guerre mondiale ou la guerre de Corée, est une "lutte idéologique" qui s'inscrit dans le cadre plus large de la "guerre contre la terreur". Selon George Bush, il ne s'agit donc pas pour les troupes américaines de simplement renverser le régime en place. "Malgré les erreurs qui ont été commises, malgré les problèmes que nous avons rencontrés, assister les Irakiens alors qu'ils construisent une démocratie est fondamental si nous voulons protéger les Américains des terroristes qui veulent nous attaquer", a expliqué le président américain. "Quelle que soit notre position dans ce débat, l'une des leçons du Vietnam, sans erreur possible, c'est que des millions d'innocents ont payé le prix du retrait de l'Amérique et que leurs souffrances ont ajouté à notre vocabulaire des mots comme boat people, camps de rééducation et champs de la mort", a conclu celui qui a déclenché la guerre en Irak. Reste que cette comparaison est un argument risqué pour George Bush. Les démocrates sont d'ores et déjà montés au créneau pour critiquer cette prise de position. Car le Vietnam est un épisode douloureux de l'histoire américaine. Il reste synonyme d'enlisement et de conflit coûteux en vie humaine et en moyens financiers. Un bourbier qui en plus n'a pas conforté les intérêts américains.