Le "portrait social" 2007 de la France dressé par l'Insee présente deux visages. D'un côté, les "indicateurs d'inégalités sociales" tirent la sonnette d'alarme, alors que d'autres données statistiques plaident elles plutôt pour l'optimisme. Chômage en diminution, reprise de l'emploi et inflation modérée sont autant de critères qui peuvent permettre de pondérer l'impression de perte de pouvoir d'achat, selon le document annuel publié jeudi par l'Insee à partir des chiffres recueillis en 2006.
La masse des ressources disponibles de l'ensemble des ménages a augmenté dans l'ensemble de 4,3% en 2006, soit 0,8 point de plus qu'en 2005. Le pouvoir d'achat a connu une progression de 2,3% en 2006, ce qui est supérieur à 2005 mais reste inférieur à 2004. Le patrimoine a également bondi de 64%, mais principalement en raison de la hausse des prix de l'immobilier. Par ailleurs, s'il a progressé de 40% pour les 10% de Français les plus riches, le patrimoine a stagné pour les 10% les plus modestes, rappelle l'Insee.
En 2005, 10,8 millions de personnes étaient recensées comme pauvres. C'est le système de redistribution qui permet de corriger les inégalités insiste l'Insee. Mais, entre 1996 et 2006, "la baisse globale du poids des prélèvements, en particulier de l'impôt sur le revenu, a profité davantage aux plus aisés", alors que les prestations, qui bénéficient aux ménages les plus modestes, "en revanche ont peu évolué" estime l'Institut de statistiques.