Ingrid Betancourt : une vidéo et une lettre de "désespoir"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Bogota a diffusé vendredi à l'aube des preuves de vie de 16 otages des Farc, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et 3 ressortissants américains. Nicolas Sarkozy a déclaré vendredi matin qu'il fallait "se battre avec acharnement pour obtenir sa libération et la fin de ce calvaire".

Le gouvernement colombien a dévoilé vendredi des vidéos montrant certains otages de la rébellion, dont Ingrid Betancourt et trois Américains. Ces images ont été prises le 24 octobre, selon le Haut commissaire colombien pour la paix Luis Carlos Restrepo. Il s'agit de la première preuve de vie de la Franco-Colombienne depuis une vidéo d'août 2003.

La vidéo montre l'otage franco-colombienne dans un état d'extrême maigreur, les mains croisées, la tête baissée et apparemment très lasse. Ingrid Betancourt qui est vêtue d'un pantalon et d'une chemise bleue, ne parle pas. Ces images ont été découvertes par l'armée colombienne lors de la capture à Bogota de trois guérilleros des milices urbaines.

La révélation d'une preuve de vie d'Ingrid Betancourt "va nous encourager à redoubler d'efforts pour obtenir sa libération", a déclaré vendredi le président Nicolas Sarkozy en arrivant à Nice pour un sommet franco-italien. Le chef de l'Etat a déclaré se "réjouir" et réaffirmé sa volonté de faire libérer l'otage franco-colombienne: "Je l'ai toujours dit, on ne laissera pas tomber Ingrid Betancourt". "On sait qu'elle est vivante, il faut se battre avec acharnement pour obtenir sa libération et la fin de ce calvaire", a-t-il ajouté.

Le président colombien Alvaro Uribe a affirmé vendredi matin à Bogota qu'Ingrid Betancourt, en voyant la vidéo, a été "torturée" par les Farc. "Je répète notre volonté de rechercher avec le gouvernement français et la communauté internationale des mécanismes pour la libération des otages qui n'accordent pas un rôle de vedettes politiques au terrorisme", a ajouté Uribe. Mais, la soeur de l'otage, Astrid, a affirmé que "rien ne laisse penser qu'elle ait pu être torturée" par la guérilla des Farc.

Une lettre de 12 pages, signée Ingrid Betancourt et adressée à sa famille, a été transmise à la mère de l'otage. Il s'agit d'un courrier de "désespoir et de solitude", a affirmé son fils Lorenzo, après avoir pris connaissance du contenu du texte par sa grand-mère Yolanda Pulecio. "Elle n'en peut plus. Il faut la secourir. On sent qu'elle ne va pas tenir longtemps", a-t-il déclaré. La lettre est "cent pour cent personnelle" et la lire a été quelque chose de "très fort", a déclaré Juan Carlos Lecompte, le mari de l'otage franco-colombienne. "L'écriture est indiscutablement la sienne", a-t-il assuré. "Ca vient du plus profond d'elle-même", a-t-il lâché. "Elle est désespérée et souffre beaucoup, elle parle de ses enfants", a-t-il ajouté. "Elle me dit qu'elle m'aime comme au jour de notre mariage", a-t-il confié.