Infirmières bulgares : "aucune contrepartie" réaffirme Sarkozy

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy assure que la Libye n'a touché aucune contrepartie à la libération la semaine dernière des infirmières bulgares. Le PS réclame à nouveau une clarification sur ce dossier. Mercredi dans Le Monde, le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi affirmait qu'un contrat de vente d'armes avec Paris avait joué un rôle important dans la libération des infirmières.

Saïf al Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen, affirmait hier dans Le Monde que la Libye allait signer un contrat d'armement avec la France, portant notamment sur l'achat de missiles antichar Milan et la construction d'une usine. Il a en outre annoncé qu'un accord d'extradition serait bientôt signé avec la Grande-Bretagne pour l'ancien agent libyen condamné à la prison à vie pour son rôle dans l'attentat contre un avion de la PanAm au-dessus de Lockerbie, en 1988. Que penser de ces déclarations ? On sait que le fils de Mouammar Kadhafi a joué un rôle majeur dans le dénouement de l'affaire des cinq infirmières bulgares et du médecin d'origine palestinienne le 24 juillet. Mais le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a affirmé mardi qu'il n'y avait pas eu de contreparties financières versées par Paris à Tripoli. La question a également été posée mercredi à Nicolas Sarkozy en marge d'un déplacement qu'il effectuait en région parisienne. Prié de dire s'il pouvait confirmer qu'un contrat d'armement entre les deux pays avait été conclu en échange de la libération des infirmières bulgares, le chef de l'Etat a répondu : "non". A la question de savoir s'il y avait eu une contrepartie française, le chef de l'Etat a ajouté : "aucune". Ce matin sur France 2, François Hollande a réclamé "la transparence" dans cette affaire... "Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qu'on a donné en échange ? Et s'il n'y a pas eu échange, s'il n'y a pas eu troc, s'il n'y a pas eu de contreparties, pourquoi signer un accord militaire avec le régime Kadhafi, qui a été à l'origine d'actes terroristes, qui a été un Etat voyou ?" Le premier secrétaire du PS s'en est également pris au ministre des affaires étrangères, estimant que Bernard Kouchner ignorait tout des conditions de la libération des infirmières bulgares. "Quand dans un régime démocratique comme le nôtre, le ministre des Affaires étrangères ne sait même pas qu'il y aurait eu un accord militaire, je crois qu'on est là dans une omniprésidence qui pose un problème de transparence et de contrôle de l'exécutif", a martelé François Hollande.