Incendie mortel à Roubaix : première audience sous haute tension

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Trois jeunes hommes âgés d'une vingtaine d'années comparaissent depuis lundi devant les Assises du Nord. En novembre 2005, en marge des émeutes dans les banlieues, ils sont soupçonnés d'être liés à la mort de quatre personnes, dont une fillette de 7 ans, lors de l'incendie criminel d'un immeuble de Roubaix. L'un des jeunes risque la réclusion criminelle à perpétuité. La première journée d'audience a été particulièrement tendue, en partie en raison de l'émotion des parties civiles.

Au moment de son arrestation, l'incendiaire présumé avait reconnu que le soir du drame, il voulait "mettre le feu et en découdre avec la police", "faire pareil (qu'en banlieue) pour emmerder les gens". Quelques mois plus tard, ce jeune homme, âgé de 18 ans au moment des faits, revenait sur ses aveux en expliquant qu'il avait juste voulu se faire valoir, en marge des émeutes dans les banlieues en 2005. Avec deux jeunes hommes, originaires comme lui de Roubaix, il comparait depuis lundi devant les Assises du Nord à Douai. La première audience s'est déroulée dans un climat particulièrement tendue, les familles des victimes acceptant mal le portrait dressé à propos des accusés. "Il n'y a pas à justifier du passé qu'ils ont eu. Ils ont commis un crime, il faut qu'ils soient jugés" a expliqué l'une d'elles.

L'incendie meurtrier s'était déclaré le 9 novembre 2005 peu avant 22 heures dans un immeuble de Roubaix à partir d'un vieux canapé. Les flammes avaient ravagé un appartement dans lequel se trouvaient une mère de famille, sa fillette de 7 ans et deux autres adultes. Tous avaient trouvé la mort. D'après l'enquête, au moment des faits, les trois jeunes poursuivis étaient en état d'ébriété et sous l'emprise de stupéfiants. Ils ont expliqué que le vol était le premier motif de leur entrée dans l'immeuble.

Mais les trois jeunes ne sont pas poursuivis avec les mêmes chefs d'accusation. Si l'incendiaire présumé risque la réclusion criminelle à perpétuité pour destruction volontaire ayant entraîné la mort, les deux autres jeunes devront eux répondre de "non-assistance à personnes en péril" et "non-dénonciation de crime". Ils risquent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement. Le verdict est attendu vendredi.