C'est un scénario à la Colombo... La justice polonaise a condamné mercredi à 25 ans de prison un écrivain pour avoir orchestré il y a sept ans le meurtre d'un homme d'affaires. Jusque là rien d'extraordinaire. Mais il se trouve que ce crime a été élucidé grâce aux étranges similarités avec un homicide que l'auteur avait décrit dans un roman. Les experts ont conclu qu'il y avait des points communs entre Chris, le personnage du roman, et l'instigateur du meurtre, concernant sa biographie, le milieu socio-professionnel, le caractère et le comportement. "La jalousie pour son ex-femme fut le motif du meurtre", a déclaré la juge. L'écrivain a plaidé non coupable. En 2000, un homme d'affaires de Wroclaw est enlevé, torturé pendant trois jours, puis noyé dans une rivière. Les exécutants directs du meurtre n'ont jamais été retrouvés. L'écrivain avait été inculpé pour ce meurtre la même année, mais la justice n'avait pas trouvé de preuves suffisantes pour le condamner. Des ressemblances entre l'assassinat réel et le crime décrit dans le roman "Amok" que Krystian Bala a publié trois ans plus tard ont permis de rouvrir la procédure et de modifier l'acte d'accusation. L'analyse du roman n'a pas été l'unique indice invoqué pour relancer le procès. La police a découvert par ailleurs que l'écrivain avait vendu sur l'internet le téléphone ayant appartenu à la victime.