Identité nationale, Sarkozy enfonce le clou

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Administrator User , modifié à
L'identité nationale, Nicolas Sarkozy en a-t-il fait le moteur de sa campagne ? En meeting mardi soir à Besançon dans le Doubs, le ministre de l'Intérieur s'est posé un peu plus en défenseur de l'identité nationale. Il a consacré à la culture un discours, plus qu'un programme, tout simplement une ode à la France éternelle. Plus tôt dans l'après-midi, à Vesoul en Haute-Saône, Nicolas Sarkozy avait dénoncé le "faux procès" instruit par ses adversaires sur la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale.

"Je continuerai à parler de l'identité nationale parce que je ne veux pas laisser le monopole de la nation à l'extrême-droite. Je veux parler de la nation française parce que je n'accepte pas l'image qu'en donne Jean-Marie Le Pen", a déclaré Nicolas Sarkozy en préambule de son meeting mardi soir à Besançon dans le Doubs. L'identité nationale, un thème devenu visiblement cher au candidat UMP à la présidentielle. Un thème sur lequel ses adversaires l'avait attaqué lorsqu'il avait proposé la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale. Mardi après-midi, après une visite de l'école municipale de Vesoul en Haute-Saône, Nicolas Sarkozy leur a répondu : "Qui ne voit qu'on est dans un faux procès ?". "Il n'y aurait pas eu Le Pen au deuxième tour (de l'élection présidentielle de 2002), je dirais, 'ils ne savent pas', mais avec Le Pen au deuxième tour, avec l'intégration qui est en panne, avec la moitié de la France qui ne vote pas, avec la crise d'identité que connaît notre pays, on s'étonne qu'on réfléchisse ?", s'est-il interrogé. "La France est le seul pays où une petite intelligentsia considère qu'on n'a pas le droit de parler d'identité nationale", a-t-il ajouté. Alors à Besançon, il était normal pour Nicolas Sarkozy de reparler d'identité nationale. "A l'origine de la crise de l'identité nationale, il y a le renoncement culturel", a-t-il affirmé. "Il nous faut retrouver cette foi dans l'avenir, cette foi dans les capacités humaines et dans le génie français", a-t-il dit en se référant à "la France des croisades et des cathédrales, la France des droits de l'homme et de la Révolution". "Je suis venu vous parler de la culture au sens le plus large du terme", a-t-il prévenu en évoquant la culture "ouvrière", "paysanne", celle des "artisans" et la "force créatrice du capitalisme" qui "ne peut pas survivre sans un certain nombre de valeurs spirituelles". Dans un discours aux accents gaulliens, le candidat UMP a abondamment cité André Malraux, emblématique ministre de la Culture du général de Gaulle, mais aussi Jean Jaurès et Victor Hugo, natif de la capitale de la Franche-Comté. Citant Rivarol pour affirmer que "la langue française, c'est la langue humaine", il a promis de "mettre la francophonie au rang des priorités diplomatiques de la France". Nicolas Sarkozy a proposé "des prêts aux jeunes créateurs à taux zéro" et la création de "maisons des créateurs" à l'instar des "maisons de la culture" voulues par André Malraux. "L'héritage de mai 68", il l'a dénoncé, ainsi que le "relativisme culturel et moral" qui en a selon lui découlé, pour prôner une réhabilitation, au sein de l'école, des valeurs d'effort, de travail, d'autorité et d'exigence culturelle. "Démocratiser la culture, c'est se donner les moyens de faire comprendre et aimer Sophocle, Shakespeare ou Racine au plus grand nombre", a-t-il affirmé.