INFO E1 - Pénalités de campagne : Sarkozy sort le chéquier

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et le service politique d'Europe 1 , modifié à
REMBOURSEMENT - Le nouveau patron de l'UMP a remboursé la pénalité infligée pour ses dépassements de campagne lors de la présidentielle 2012. A savoir 363.615 euros. Une pénalité que l'UMP avait déjà réglée. 

La Commission nationale des comptes de campagne avait imposé à Nicolas Sarkozy de verser au Trésor public une pénalité égale au montant du dépassement de sa campagne, à savoir 363.615 euros. Selon les informations d'Europe 1, Nicolas Sarkozy a remboursé de sa poche cette somme à l'UMP. Il a remis un chèque de ce montant au trésorier de son parti.

"J'ai décidé d'assumer personnellement". Dans une lettre datée du 1er décembre, qui sera bientôt rendue publique, Nicolas Sarkozy explique les raisons de ce choix. "J'ai décidé d'assumer personnellement la charge financière de cette pénalité en vous faisant parvenir un chèque d'un montant de 363.615 euros, qui met la formation politique que je préside à l'abri de toutes contestations", écrit l'ancien président au trésorier de l'UMP, Jacques Laisne. 

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Une campagne électorale trop coûteuse. Revenons en arrière. En décembre 2012, la Commission des comptes de campagne rejette ceux de Nicolas Sarkozy. La raison, le président-candidat a dépassé le plafond autorisé. Une décision confirmée par le Conseil constitutionnel en juillet 2013. Nicolas Sarkozy doit conséquemment rembourser au Trésor public une avance forfaitaire de 153.000 euros qui lui a été accordée. L'ancien président est aussi sanctionné du paiement de 363.615 euros supplémentaires, une somme qui correspond au montant du dépassement. Soit, au total, une ardoise de plus de 500.000 euros. 

UMP

© Nicolas Sarkozy : "j'ai décidé d'assumer personnellement la charge financière de cette pénalité". (REUTERS)

"C'est de l'abus de bien social, c'est une faute personnelle, l'UMP n'avait pas à payer". En novembre 2013, le chèque avait été réglé, mais par l'UMP, et non par Sarkozy lui-même. Ce qui a agacé certains rivaux de Nicolas Sarkozy, et notamment François Fillon, lorsqu'il a pris la direction intérimaire du parti en juin 2014, avec Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin. "C'est de l'abus de bien social, c'est une faute personnelle, l'UMP n'avait pas à payer", aurait même affirmé l'ancien Premier ministre à Jean-Pierre Jouyet à l'époque, selon le récit des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

Pourquoi Sarkozy a sorti son chéquier. Quelques jours après avoir été élu président de l'UMP, le versement de cette pénalité ressemble fort à un geste de l'ancien chef de l'Etat à l'égard de sa famille politique. Son objectif : rassembler et montrer, par les actes, qu'il a véritablement changé. Pour expliquer son geste, Nicolas Sarkozy a adressé une lettre au trésorier national de l'UMP dans laquelle il écrit : "Une polémique ayant été entretenue sur la validité de ce règlement et quelle qu'en soit la réalité, je ne puis la laisser prospérer au moment où j'aspire à redonner à notre pays l'espoir qu'il a fui, en rénovant l'opposition pour la mettre à même de remplir ses devoirs face à la nation".

Derrière ce courrier très symbolique, il faut voir un message interne à l'UMP, pour montrer aux militants et à tous ceux qui ont participé au Sarkothon que le chef met lui aussi la main à la poche, au moment où financièrement l'UMP est au bord du gouffre. mais surtout, il y a la volonté de désamorcer la procédure judiciaire engagée dans cette affaire alors que Catherine Vautrin, l'ancienne trésorière est convoquée jeudi par les juges du pôle financier. Nicolas Sarkozy veut prouver sa bonne volonté et espère surtout inciter les magistrats à abandonner la procédure.