Hamon défend un "acquis social"

© EUROPE 1
  • Copié
, modifié à
La retraite à 60 ans n’est pas un "dogme", a rétorqué sur Europe 1 le porte-parole du PS.

Dominique Strauss-Kahn avait qualifié de "dogme", la question du maintien de l'âge légal du départ à la retraite à 60 ans. Ce n’est pas "un dogme", c’est une "liberté" et un "acquis social conquis de haute lutte", a rétorqué dimanche Benoît Hamon, dans le Grand Rendez-Vous Europe 1/Le Parisien/Aujourd’hui en France. Et si le gouvernement s'y attaque, la gauche fera marche arrière en 2012, si elle est au pouvoir, a prévenu le porte-parole du PS.

Refusant de répondre directement au patron du FMI, Benoît Hamon a élargi sa critique : "le seul dogme qui subsiste dans ce pays, c’est la non-volonté du gouvernement de mettre à contribution les revenus du capital, les hauts revenus, les banques".

"Le recul de l’âge légal, c’est la pauvreté"

"Le recul de l’âge légal, c’est l’augmentation de la précarité et de la pauvreté", a estimé Benoît Hamon. "Qu’on arrête de parler du dossier des retraites par des cadres, pour des cadres. Il y a plein de gens qui liquident leur droits à la retraite à 60 ans parce qu’ils sont usés physiquement, usés mentalement et qu’ils ne voient plus de sens à leur travail", a-t-il estimé.

Au-delà, le porte-parole du Parti socialiste s’est interrogé sur la volonté du gouvernement de maintenir le système de retraites par répartition. "On peut vouloir en principe le maintien du système par répartition et en prônant l’allongement de la durée de cotisation, comme le gouvernement sait que ça produira la baisse des pensions, favoriser l’émergence d’un système par capitalisation", a-t-il mis en garde.

Les déficits inscrits dans la Constitution ?

Au passage, Benoît Hamon a laissé entendre que le PS ne voterait pas la réforme proposée par Nicolas Sarkozy pour inscrire la lutte contre les déficits dans la Constitution. "Nous sommes sous le contrôle du pacte de stabilité et de croissance [au niveau européen, NDLR]. Rappelons que cela a une valeur normative, supérieure aux lois nationales, et que nous ne le respectons déjà pas", a-t-il fait remarquer. Par ailleurs, pour le porte-parole du PS, "quand ca va mal, il faut que les Etats prennent le relais de la demande intérieure", au risque de creuser les déficits.

Revenant sur le plan de soutien européen apporté à la Grèce, Benoît Hamon a déploré "les égoïsmes nationaux" qui ont retardé la prise de décision. A l’avenir, a-t-il prévenu, "nous réclamons que les contre-parties [au plain d’aide apporté à certains Etats membres, NDLR] soient des politiques de relance et pas des politiques d’austérité". "Je suis favorable à l’harmonisation fiscale" au niveau européen, a-t-il précisé au passage.

Face à tous ces enjeux économiques, Dominique Strauss-Kahn, actuel patron du FMI, est-il le mieux placé pour être candidat à la présidentielle en 2012 ? Benoît Hamon s’est refusé à tout commentaire. "DSK est impliqué dans une tâche qui est éminemment difficile, la régulation financière (…) Son image est associée à ces politiques, c’est la vie", a-t-il simplement précisé.