Grèves : SNCF veut porter plainte après des actes de "vandalisme"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Des cheminots grévistes auraient empêché vendredi matin des trains qui devaient desservir la gare Saint-Lazare de quitter leur dépôt, en se mettant sur la voie avec des pétards. Des incidents auraient également eu lieu à Bordeaux, Val d'Argenteuil ou Lille. Sud Rail dénonce de "fausses informations" tandis que la CFDT condamne ces agissements. La SNCF s'apprête elle à porter plainte.

"Non seulement il n'y a pas tous les trains normaux mais en plus il y a de la malveillance, des incidents provoqués et qui en plus retardent des trains. On ne peut pas en 2007 avoir ce genre d'incidents" : c'est le cri de colère poussé vendredi par le directeur général exécutif de la SNCF Guillaume Pepy. Piquet de grèves au milieu des voies, pétards, fumigènes, cailloux dans des aiguillages, de tels incidents auraient été répertoriés à Val d'Argenteuil, Lille, Château-Thierry, Sarreguemines, Saint-Quentin, Metz ou Sète. La direction de la SNCF a annoncé vouloir porter plainte notamment après des incidents à Bordeaux pour "manipulation de produits explosifs et inflammables" et "une entrave à la circulation des trains". Des cheminots grévistes auraient allumé des torches de sécurité dans l'enceinte de la gare Saint-Jean, selon la direction, provoquant un retard d'une vingtaine de minutes sur un TGV.

Une version que conteste la CGT qui assure de son côté "qu'il n'y a pas eu de débordement". "Nous sommes opposés à la dégradation de l'outil de travail", a rappelé Christian Gonzales, le responsable local de la CGT cheminots. Sud Rail a dénoncé en ce sens un "tissu de fausses informations". Dominique Malvaut, le représentant de ce syndicat, a nié vendredi que des grévistes aient participé à des "actions commando" ou "agressé" des conducteurs non grévistes. "Nous bloquons les départs sur les voies de service des trains, c'est-à-dire que les usagers, les gens qui sont dans les trains ne sont pas touchés. Nous bloquons seulement les départs des trains", a expliqué Dominique Malvaut.

La CFDT-cheminots a elle dénoncé ces actes de "vandalisme qui mettent en danger la sécurité". Selon Edgar Stemer, secrétaire général adjoint du syndicat, "ce ne sont certes pas des actes de sabotage, mais cela provoque des arrêts de train en pleine voie qui peuvent mettre en danger les passagers". La CGT-cheminots dénonce, de son côté, des dégradations commises dans la gare SNCF de Gap (Hautes-Alpes) dans la nuit de jeudi à vendredi, par des "vandales" qui ont "brisé des vitres et détérioré des distributeurs de billets automatiques". Pour la CGT, "cela ressemble à une tentative de provocation contre un mouvement de grève démocratique, qui s'effectue sans violence".

Le ministre du Travail a condamnépar avance les piquets de grève qui pourraient être organisés par les salariés de l'entreprise publique en grève depuis mardi soir contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. Pour Xavier Bertrand, "le droit de grève est un droit constitutionnellement reconnu, c'est vrai, mais il ne peut pas y avoir de piquets de grève, pas d'exactions comme celles qui ont pu être commises parce qu'il faut respecter aussi le travail de ceux qui veulent travailler." Les "incidents" et la "violence" en marge des grèves ne sont "pas tolérables" et ne seront "pas tolérés", a déclaré de son côté vendredi la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie.