A pied, en vélo, mais surtout en voiture : Olivier Carles, ingénieur spécialisé dans les questions de consommation d'énergie et de changement climatique, estime que la majorité des Franciliens privés de transports en commun à l'occasion de la grève de la SNCF et de la RATP vont se rabattre sur leurs véhicules personnels à quatre roues. Un million et demi de voitures supplémentaires pourraient ainsi se retrouver sur les routes d'Ile de France. Conséquence directe : le rejet de 10.000 tonnes de CO2 de plus qu'un jour de semaine normal. Soit autant de gaz à effet de serre qu'un millier de Français en un an.
Pour effectuer ses calculs, Olivier Carles s'est basé sur les 2 millions de Franciliens qui se rendent chaque jour à leur travail en transports en commun et qui viendront se joindre en grand nombre aux 2 autres millions qui se déplacent déjà quotidiennement en voiture. 1,5 million de conducteurs supplémentaires estimés qui effectuent un trajet moyen de 27 km domicile/travail, vont ainsi parcourir 40 millions de km, consommant 3,2 millions de litres de carburant, à raison de 8 litres aux 100 km dans les embouteillages.
"Ce sont des calculs à la louche", souligne toutefois Olivier Carles. Repli massif vers le vélo ou la marche à pied par peur des bouchons, journée de RTT posée, nuit à l'hôtel pour ne pas multiplier les trajets ou covoiturage sont autant de phénomènes que les calculs d'Olivier Carles peuvent difficilement prendre en compte. Reste un chiffre, à titre de comparaison : le 19 octobre, lors de la deuxième journée du dernier mouvement de grève, plus de 260 km de bouchons avaient été signalés aux portes de Paris.