Grèce : accalmie et gouvernement dans la tourmente

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les pompiers grecs sont en passe de maîtriser la plupart des incendies de forêt qui ont tué au moins 63 personnes. Toutefois 5 villages menacés par les flammes ont dû évacués mercredi soir en Elide à l'ouest du Péloponnèse et 8 foyers sont toujours actifs. Les autorités grecques estiment que ces incendies pourraient coûter l'équivalent de 0,6% du PIB. Une catastrophe écologique et économique mais aussi une crise sociale et politique à trois semaines des élections.

Si les incendies semblent baisser en intensité, la colère des Grecs elle ne diminue pas. Alors qu'on a compté jusqu'à 70 incendies au plus fort de la crise, il ne resterait plus mercredi en Grèce que huit foyers actifs. Mais cinq nouveaux villages ont dû être évacués mercredi soir. L'accalmie est donc toute relative dans le Péloponnèse et l'île d'Eubée. En effet, le vent reste fort et les services de secours redoutent une reprise des feux avec une nouvelle vague de chaleur attendue en fin de semaine. Mais alors que le gros de la catastrophe semble passé, l'heure est à un premier bilan des dégâts en Grèce. Un bilan très défavorable pour l'actuel gouvernement de Costas Caramanlis accusé d'avoir été trop lent à réagir. Mercredi soir, plus de 8.000 personnes se sont rassemblées place Syndagma, devant le Parlement dans le centre d'Athènes à trois semaines des élections législatives. Tous les manifestants étaient habillés de noir, en signe de deuil. Sans slogan, ni banderole, ils ont juste tenu à signifier leur colère. Une manifestation avait déjà eu lieu mardi soir. Les services de secours grecs ont été dépassés par la situation et des pays tels que la France, l'Espagne ou Israël ont fourni renforts et matériel. L'opposition et de nombreuses victimes accusent le gouvernement conservateur d'avoir réagi trop tard. Mais le Parti de la nouvelle démocratie (ND, conservateurs au pouvoir) reste toutefois en tête des intentions de vote, devançant d'une courte tête les socialistes du Pasok qui n'ont pas été épargnés par la crise. Mais les conséquences de ces sinistres géants ne sont pas seulement politiques, elles sont également humaines, écologiques et économiques. Le dernier bilan fait toujours état de 63 victimes. En tout, ce sont près de 184.000 hectares de terrain qui sont partis en fumée entre le 24 et le 26 août. Selon le vice-ministre grec des Finances, le coût total des dommages causés par les incendies pourrait être supérieur à 0,6% du PIB. Le pays a l'intention de solliciter une aide de l'Union européenne. La commissaire européenne chargée de la Politique régionale, Danita Hübner, est attendue vendredi sur le terrain. Des milliers de personnes se sont précipitées dans les banques pour réclamer une première aide gouvernementale de 3.000 euros pour les sinistrés. Beaucoup de Grecs pensent que nombre d'incendies sont causés par des pyromanes encouragés par des promoteurs immobiliers. Le gouvernement a offert des récompenses pouvant aller jusqu'à un million d'euros pour des renseignements permettant de confondre des pyromanes. Jusqu'ici, 13 personnes ont été inculpées pour avoir allumé des feux mais six seulement sont soupçonnées de l'avoir fait volontairement, selon les pompiers. Un homme a déjà été jugé et condamné à une peine de prison avec sursis, a dit un porte-parole. Depuis le Vatican, le pape Benoît XVI a lui condamné "les actions criminelles" des pyromanes dont le "comportement irresponsable met en danger l'intégrité des personnes et détruit l'environnement".