George Bush entame une tournée en Amérique latine

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Administrator User , modifié à
George Bush a entamé ce jeudi une tournée de six jours en Amérique latine visant à rehausser l'image et revigorer l'influence des Etats-Unis, malmenées par une nouvelle génération de leaders de gauche.

George Bush cherche à regagner le terrain perdu en Amérique latine. Le chef de la Maison blanche, dont c'est le plus long voyage au sud du Rio Grande depuis son accession à la présidence, en 2000, est d'abord attendu au Brésil, d'où il se rendra ensuite en Uruguay, en Colombie, au Guatemala et au Mexique. "Fondamentalement, il s'agit d'une initiative pour montrer que les Etats-Unis ne sont pas hors jeu dans la région", estime Peter Hakim, président du Dialogue interaméricain, un centre d'analyses à Washington. "C'est un voyage visant à montrer qu'ils conservent de bonnes relations, notamment avec le Brésil et le Mexique, qu'ils sont engagés en Colombie et qu'ils ne s'inquiètent pas des gouvernements de gauche", ajoute Hakim. Au premier rang de ceux-ci figure le régime vénézuélien d'Hugo Chavez, héritier autoproclamé de Fidel Castro, qui se veut le fer de lance de la lutte continentale contre l'hégémonisme américain. Le président vénézuélien prévoit de participer vendredi en Argentine à un meeting contre la présence de Bush, alors que celui-ci se trouvera en Uruguay voisin. Ce n'est pas un hasard si le chef de la Maison blanche entamera sa tournée par le Brésil, où le président de gauche modérée Luiz Inacio Lula da Silva, avec lequel il entretient de bons rapports, fait figure de poids lourd régional capable de tenir tête à Chavez. A Bogota, Bush réaffirmera son soutien au président Alvaro Uribe, partenaire dans la lutte contre le trafic de drogue, qui fait face à la plus longue guérilla latino-américaine. La drogue sera aussi, avec le problème de l'immigration, au menu des entretiens de Bush à Mexico, où ce sera sa première visite depuis la prise de fonctions du président Felipe Calderon, en décembre. A Sao Paulo, Bush et Lula devraient lancer une initiative visant à permettre au Brésil d'exporter régionalement sa technologie de biocarburants. Washington en espère une moindre dépendance énergétique vis-à-vis du Venezuela, mais il reste à voir si cette "diplomatie de l'éthanol" suffira à contrecarrer la "politique du carnet de pétrochèques" de Chavez. Bush avait promis en 2000 de faire de l'Amérique latine une priorité de sa présidence, mais, après l'accession de Chavez au pouvoir et celle de ses amis de gauche en Bolivie, en Equateur et au Nicaragua, les démocrates l'accusent d'avoir "perdu l'Amérique latine".