Futur gouvernement : ça grince des dents à l'UMP

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Administrator User , modifié à
L'ouverture souhaitée par Nicolas Sarkozy risque bien de fermer la porte du gouvernement à certains de ses plus fidèles lieutenants. Certains d'entre eux grincent des dents et le font savoir.

Alors que Nicolas Sarkozy, qui parlait d'une ouverture à gauche à la fin de sa campagne présidentielle, offrirait des postes clefs à des personnalités de l'autre camp, la pilule a du mal à passer chez certains lieutenants du nouveau président. Hier, Patrick Devedjian, le premier d'entre eux, a affirmé, amer, devant le conseil national de l'UMP réuni à Paris, que la "fidélité n'était pas forcément le contraire de la compétence". "Je suis pour aller très loin dans l'ouverture, très loin, y compris jusqu'au sarkozystes", a ensuite ironisé le député des Hauts-de-Seine. Patrick Devedjian, qui rêve du ministère de la Justice, n'est pas le seul à mal accepter "l'ouverture" promise pour la nouvelle équipe gouvernementale. Pierre Lellouche, député de Paris qui a notamment participé au programme du candidat Sarkozy, va dans le même sens que Patrick Devedjian. "Les gars qui se sont battus depuis cinq ans pour gagner l'Elysée et qui voient aujourd'hui leur président dire qu'il va prendre tel ou tel ministre socialiste, ça leur fait drôle ", a insisté M. Lellouche qui vise le ministère de la Défense. Mercredi déjà, en marge de la réunion, il avait évoqué la "réaction de surprise" de cadres de l'UMP à l'annonce que des personnalités venues de la "Mitterrandie" étaient pressenties pour appartenir au prochain gouvernement. "Ça grince sur le nom de Kouchner" (à qui le poste de ministre des Affaires étrangères aurait été proposé) confiait pour sa part un responsable du parti. "Védrine, ça passe bien mais Kouchner, j'espère que ce n'est qu'une rumeur." Ce matin, sur Europe 1, l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin a pour sa part rappelé "qu'il y avait une "certaine naïveté à penser que le gouvernement est une récompense". "Pour ceux qui ont exercé des responsabilités, je peux vous dire que l'étymologie de ministre, serviteur, est une vérité", a-t-il lancé avant d'estimer que "l'ouverture est un courage". "Ce n'est pas facile de faire un gouvernement de 15 membres, je peux en parler", a ajouté M. Raffarin. Brice Hortefeux, enfin, a eu ce matin la même position que Jean-Pierre Raffarin en estimant que " l'heure n'était pas aux "récompenses" mais au "rassemblement des talents". Ce proche de Nicolas Sarkozy a aussi rappelé que le président élu n'avait "jamais promis un poste à qui que ce soit" au sein du futur gouvernement. A bon entendeur...