François Hollande répond aux auditeurs d'Europe 1

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le premier secrétaire du Parti socialiste était mardi soir l'invité d'A l'air libre sur Europe 1. Pendant trois quarts d'heure, François Hollande a répondu aux questions des auditeurs et de Guillaume Durand. Il a notamment estimé qu'un plan d'austérité était "inéluctable" en France.

Le PS a saisi le CSA mardi sur le "temps d'exposition médiatique" de Nicolas Sarkozy et de ses collaborateurs. "Il faut changer les règles de comptabilisation du temps de parole", a expliqué François Hollande au micro d'Europe 1 car "le temps du président de la République n'est pas compté" alors qu'il est omniprésent dans les médias. Le premier secrétaire du PS a donc souhaité que le temps de parole du président de la République soit comptabilisé dans le temps du gouvernement.

A la veille de la présentation du premier budget du quinquennat de Nicolas Sarkozy, "oui, il y a forcément un plan de rigueur", a estimé François Hollande au micro de Guillaume Durand, même si le président de la République a assuré depuis New York qu'il "n'y avait pas de plan d'austérité". Pour le premier secrétaire du PS, "c'est inéluctable" compte-tenu des déficits annoncés et de la révision à la baisse des prévisions de croissance. "Ce plan d'austérité est inscrit dans une mesure que Nicolas Sarkozy a fait voter : le paquet fiscal de 15 milliards de dépenses en cadeaux aux plus favorisés", a affirmé le patron du PS. "Il n'y aura pas de croissance supplémentaire pour compenser ces 15 milliards d'euros" en apportant des recettes, a-t-il fait valoir. "Ces cadeaux en 2007 et 2008 seront payés par tous les Français, pas seulement en franchise médicale mais, sans doute, par la TVA sociale et des hausses de la Contribution au remboursement de la dette sociale."

Au chapitre des réformes en cours, François Hollande a reconnu que les régimes spéciaux devaient être "réformés" et qu'il fallait le régime général "évolue". Mais "si l'on veut être juste, il faut que les durées de cotisations correspondent à l'espérance de vie". Interrogé sur les mesures qu'il faudrait prendre dès aujourd'hui, François Hollande a estimé qu'il fallait "soutenir l'effort d'investissement des entreprises françaises".

Revenant sur la défaite du 6 mai, le premier secrétaire du PS a estimé que "la cause de l'échec ne pouvait pas se réduire à une campagne, à une candidate ou à un défaut de cohérence ou de solidarité". "Nous avons perdu parce que nous n'étions pas suffisamment clairs, suffisamment précis et suffisamment unis. A propos des attaques de Lionel Jospin contre Ségolène Royal, François Hollande a estimé que "chacun portait les responsabilités de l'échec".

Interrogé sur une convergence possible avec le MoDem, François Hollande a expliqué qu'il pouvait y avoir des unions possibles sur certains sujets comme la question des institutions. Mais "pour qu'il y ait alliance avec le MoDem, il faudrait que sur un certain nombre de points, au-delà des instutions, on soit d'accord". "Si un jour, après avoir épuisé la stratégie présidentielle, il se dit (François Bayrou, ndlr) qu'il faudrait construire une coalition avec le Parti socialiste, cela supposerait qu'il se mette d'accord avec nous sur un projet, qu'il accepte nos alliés (les verts, les communistes, les radicaux) et qu'il se situe clairement, non pas dans l'opposition à la personne de Nicolas Sarkozy, mais à la politique de Nicolas Sarkozy." Le premier secrétaire du PS doit rencontrer François Bayrou mercredi.

Etienne Guffroy