François Chérèque juge le budget 2010 "injuste"

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Le secrétaire général de la CFDT a dénoncé dimanche sur Europe 1 les "cadeaux sans contrepartie" fait aux entreprises.

Le budget annoncé par François Fillon est "injuste fiscalement et socialement", a jugé François Chérèque dimanche sur Europe 1. "Et j'inclus dans cette injustice la taxe professionnelle", ajoute le secrétaire général de la CFDT qui qualifie sa suppression de pur "cadeau" aux entreprises. "Aucune contrepartie n'a été exigée", dénonce-t-il. Résultat, les entreprises ont "profité de la crise pour se débarrasser de salariés"et les six milliards d'allègements fiscauxconcédés aux entreprises vont être entièrement reportés sur "les classes moyennes" qui subiront notamment une nouvelle "hausse de la fiscalité locale", affirme-t-il.

Bilan, au "choc de compétitivité" prédit par François Fillon, François Chérèque oppose un "choc sur le pouvoir d'achat". "On est en train de créer un pays de rentiers", s'emporte-t-il. Aujourd'hui, "il vaut mieux investir dans la bourse que de prendre le risque de travailler", dénonce le syndicaliste.

Interrogé sur les changements de statut de La Poste ou d'EDF, François Chérèque évoque un "manque de confiance" dans les politiques. Il cite notamment les promesses de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie, quant à l'ouverture du capital d'EDF :

Sur le bien-être au travail, François Chérèque fait son mea-culpa, reconnaissant que "20 ans de chômage de masse" ont eu pour conséquence que les syndicats privilégient l'action sur l'emploi plutôt que l'action sur le travail. Pour autant, il insiste sur les avancées effectuées, qualifiant Xavier Darcos de "gonflé" quand le ministre parle d'intervenir directement dans les négociations entre patronat et syndicats. François Chérèque le met au défi, comme ses prédécesseurs de le faire : "Ca fait deux ans qu'ils nous disent qu'ils vont agir, qu'ils le fassent!".

Prié sur cette question d'éclaircir le fonctionnement de l'exécutif, et notamment le rôle de Raymond Soubie, l'un des conseillers de Nicolas Sarkozy, François Chérèque a répondu : "on a le sentiment que ce n'est pas toujours le ministre qui décide" :