François Bayrou se pose en défenseur des Français

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
François Bayrou a affiché jeudi soir à Paris sa volonté de "défendre les Français" face à l'UMP, qui "va avoir tous les pouvoirs". En lançant la campagne du Modem pour les législatives, il a expliqué vouloir répondre à "l'immense attente" de rénovation de la vie politique.

"Je ne renoncerai pas à l'idée qui a regroupé autour de moi l'immense armée de sept millions de Français de tout âge et de toute condition", a lancé François Bayour devant plusieurs milliers de sympathisants réunis au Zénith. Le leader centriste, qui lançait la campagne législative du Mouvement démocrate, a souligné que 73.000 sympathisants avaient adhéré au MoDem. Il y a vu le début d'une "longue marche" vers une "démocratie nouvelle." "Mais pour la période qui s'ouvre, j'ai en tête une seule question, qui m'obsède : qui défendra les Français ?", a-t-il expliqué, en fustigeant "l'immense entreprise de communication" de Nicolas Sarkozy, "pris dans le ballet jamais achevé des promesses, sur tout sujet, dans la sarabande effrénée des images, des annonces." "L'UMP va avoir tous les pouvoirs en France, toutes les majorités, toutes les situations d'influence, tous les leviers de commande, plus qu'aucun parti n'en a jamais eu depuis que la République est la République." François Bayrou a ainsi réitéré ses attaques contre la proximité supposée entre Nicolas Sarkozy et "de grands groupes industriels" et "les plus grands groupes de médias". Le leader centriste a certes approuvé "l'évolution" du président de la République, qui défend désormais non plus un mini-traité, mais un traité simplifié en matière européenne, mais il a tout de même exprimé "deux motifs d'inquiétude." Il a d'abord évoqué l'annonce par le Premier ministre, François Fillon, de la mise en place d'une franchise en matière de soins médicaux. "Le montant qui a été évoqué quand cette idée a été avancée est de 75 euros. Je veux vous dire ceci : il y a bien sûr des familles pour qui 75 euros c'est peu de chose. Mais il y a des familles pour qui 75 euros, c'est beaucoup d'argent !" Le second motif d'inquiétude du dirigeant centriste est la "pause" annoncée dans la lutte contre les déficits. "Il est dangereux d'avoir annoncé hier qu'on allait mettre désormais entre parenthèses la lutte contre les déficits et la dette", a-t-il dit, soulignant qu'on allait à nouveau "financer à crédit les cadeaux fiscaux" en direction "des plus favorisés". Lâché par la plupart des députés UDF malgré son score de 18,57% au premier tour de la présidentielle, François Bayrou a fustigé le "ralliement", qui "ne marche jamais" contrairement au "rassemblement". Il a alors évoqué le général De Gaulle et cité André Malraux qui, en juillet 1952, devant une nouvelle vague de démissions de députés gaullistes, s'était levé lors du conseil national du mouvement pour prononcer un discours : "si un certain nombre de parlementaires vous abandonnent, c'est dommage. C'est un incident. Mais si vous abandonnez une idée, l'idée dont vous avez vécu, ce n'est pas un incident. C'est un suicide". François Bayrou a repris son credo selon lequel l'état du pays exige "que nous changions radicalement l'action politique, que nous tournions le dos aux divisions pour bâtir des majorités larges autour d'une volonté politique qui ne sera plus celle d'un seul camp ou d'un seul parti." Il a ajouté que viendraient les régionales et les européennes avec "un mode de scrutin pluraliste". "Nous avons commencé une longue marche, et cette marche, pour moi, elle est enthousiasmante."