Fonction publique : des centaines de milliers de manifestants dans la rue

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'appel à la grève sur la question des effectifs et du pouvoir d'achat lancé par huit syndicats de la fonction publique a été suivi par 30% des fonctionnaires d'Etat dans leur ensemble selon leur ministère mais par 65% des enseignants du primaire selon les syndicats. Les manifestations organisées un peu partout en France, qui ont vu converger des fonctionnaires mais aussi des cheminots et des étudiants, auraient rassemblé entre 375.000 personnes selon la police et 700.000 selon la CGT.

Fonctionnaires en majorité, mais aussi cheminots et étudiants : au total, 148 défilés ont été organisés mardi un peu partout en France, réunissant 700.000 personnes selin la CGT. Du côté de la police, le bilan en fin de journée fait état de 375.000 manifestants. A Marseille, entre 12.000 et 60.000 personnes sont descendues dans la rue ce mardi. En tête du défilé, une banderole proclamait: "public-privé : ensemble pour les retraites, salaires, emploi, services publics". Ils étaient entre entre 7.500 et 15.000 à Grenoble, entre 7.500 à 18.000 dans les rues de Rouen, entre 15.000 et 30.000 manifestants à Nantes, entre 14.500 et 25.000 à Bordeaux, près de 15.000 à Lyon et entre 30.000 et 70.000 à Paris.

L'éducation nationale, la défense, la fonction publique hospitalière, les impôts, les contrôleurs aériens, les chercheurs, la Banque de France, la Poste, France Télécom, Météo France, des actions locales chez EDF-GDF, les salariés du commerce (à l'appel de FO), Yoplait (à l'appel de la CGT) : le mot d'ordre de grève lancé pour cette journée du 20 novembre était large. Selon les estimations du ministère, 30,12% des fonctionnaires d'Etat, toutes administrations confondues, l'auraient suivi. Mais la mobilisation aurait été beaucoup plus forte dans l'éducation nationale notamment avec des taux de grévistes moyen de 65% dans le primaire selon la FSU et de 58% dans les collèges-lycées, selon le même syndicat, soit la plus forte mobilisation enregistrée depuis la grève contre la réforme Fillon des retraites en 2003. Le ministère estime de son côté que 38,98% des enseignants étaient mobilisés. Par ailleurs, 75% des centres de Météo France étaient en grève, selon le premier syndicat du secteur, Spasmet-Solidaires. A La Poste, le mouvement aurait été suivi par 15,18% du personnel, selon la direction. Chez France Télécom, la direction a dénombré moins de 20% de grévistes.

Les 5,2 millions de fonctionnaires étaient appelés par tous leurs syndicats à manifester pour leurs salaires et l'emploi. Tous réclament en vain depuis l'élection de Nicolas Sarkozy l'ouverture de négociations salariales pour 2007, jugeant cette année vierge de toute revalorisation, et ne décolèrent pas contre les 22.900 suppressions de postes de fonctionnaires inscrites dans le budget 2008. La grève à la SNCF et la RATP concerne elle la réforme des régimes spéciaux de retraite, tandis que les étudiants protestent contre la loi Pécresse sur l'autonomie des universités. Certains syndicats craignent désormais que les deux mouvement soient confondus et que leur message soit brouillé. D'autres se félicitent de cette convergence sur la question du pouvoir d'achat, pendant les années de service ou à l'heure de la retraite.

Le marathon social du mois de novembre ne s'arrêtera pas à cette journée du 20 novembre. D'autres mouvements de protestation sont d'ores et déjà prévus.

Quelques dates à retenir sur le calendrier social du mois de novembre :

21 novembre : Manifestation nationale des buralistes pour protester contre le manque d'aménagements du décret d'interdiction de fumer dans les bars-tabacs qui prend effet le 1er janvier.

22 novembre : Chez LCL (ex-Crédit lyonnais, filiale du Crédit Agricole), trois syndicats appellent les salariés à une grève pour une amélioration des conditions de travail et des augmentations de salaires.

24 novembre : Le syndicat des pilotes d'Air France (SPAF), minoritaire, a déposé un préavis pour un mouvement de grève de 4 jours s'étendant du 24 au 27 novembre inclus.

27 novembre : Cinq syndicats de l'Unedic appellent les salariés de l'assurance chômage à une grève pour défendre leur convention collective et garder le recouvrement des cotisations après la fusion avec l'ANPE.

29 novembre : Les personnels de justice et les magistrats qui protestent localement depuis des semaines contre la réforme de la carte judiciaire débuteront un mouvement national cette fois.

Quelques menaces de grève planent également sur le mois de novembre, sans date précise. C'est le cas notamment dans le secteur du transport routier : l'Unostra, qui représente les PME du transport routier, a menacé d'appeler ses adhérents à la grève, en l'absence d'"avancée concrète avant le 23 novembre" de la part du gouvernement sur ses revendications liées à la hausse du prix du gazole.