Financement du Nouveau Centre : le gouvernement ajourne le débat...

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le parti créé après la présidentielle par des anciens compagnons de route de François Bayrou n'a pas satisfait aux critères de financement public après les législatives de juin. Il a donc déposé une proposition de loi pour permettre à tout parti politique disposant de 15 parlementaires minimum de bénéficier d'un financement public. Mais face à la polémique, le gouvernement a préféré ajourner la discussion.

Marche arrière toute. Face à la levée de bouclier de la gauche et du MoDem et après une série d'incidents en séance, le gouvernement a préféré ajourner mercredi l'examen de la proposition de loi déposée par le Nouveau Centre. Une disposition sur le financement des partis qui aurait permis à ce nouveau parti rallié à Nicolas Sarkozy d'obtenir des crédits publics alors qu'il n'y a pas droit en l'état actuel de la loi. L'examen de ce texte a été repoussé sine die.

Le Nouveau Centre, parti créé après la présidentielle par des anciens compagnons de route de François Bayrou, n'a pas satisfait aux critères de financement public après les législatives de juin. Il aurait fallu qu'au moins 50 candidats obtiennent 1% des suffrages exprimés, ce qui n'a pas été le cas. En revanche, le parti compte 21 députés, élu après des accords avec l'UMP, et a pu former un groupe à l'Assemblée nationale. A l'opposé, l'UDF-Modem de François Bayrou qui n'a que quatre députés a largement rempli le critère avec une moyenne nationale au-dessus de 7%.

Un changement des règles, c'est ce que réclame maintenant le Nouveau Centre (NC). Sa proposition de loi avait été adoptée mardi après-midi "en urgence" par la Commission des lois. Le texte devrait permettre à tout parti politique disposant de 15 parlementaires minimum de bénéficier d'un financement public, au nom du "pluralisme" et de "l'indépendance des partis politiques".

Le texte du NC divise notamment à gauche. Le Parti socialiste, qui votera contre, dénonce du sur-mesure et du copinage en plein marathon budgétaire. Les Verts voteront également contre la proposition. Le député Vert Noël Mamère a lui ironisé mardi sur un "petit arrangement entre amis", "un arrangement entre le gouvernement, et l'Elysée, et ses ralliés". "Il ne faut pas dévoyer les principes du financement des partis politiques. Cela fait petits arrangements entre amis", a ajouté le député-maire de Bègles. En revanche, le parti communiste soutient lui le Nouveau Centre car le parti compte 15 députés tout rond et a été obligé de s'allier aux Verts pour former un groupe à l'Assemblée nationale.

François Bayrou est lui aussi en colère : "on n'a pas le droit de voter des lois qui changent la règle du jeu après la fin du jeu". Le leader du MoDem estime qu'une telle réforme aurait été possible pour les élections suivantes mais pas en cours de mandat. "Il faut à tous prix donner à certains les avantages matériels qui correspondent à leur ralliement et c'est donc magouille et manoeuvre" estime François Bayrou qui anticipe qu'une telle mesure pourrait vite devenir très impopulaire.