Fillon salue les succès européens d'Angela Merkel

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Premier ministre français François Fillon est arrivé jeudi midi à Berlin pour rencontrer la chancelière conservatrice Angela Merkel. Ce voyage en Allemagne constitue son premier déplacement à l'étranger pour une rencontre bilatérale depuis sa nomination à Matignon. François Fillon a rendu hommage à la réussite d'Angela Merkel à la tête de l'Union européenne.

Premier déplacement à l'étranger et première visite bilatérale pour François Fillon depuis sa prise de fonction à la mi-mai... Jeudi, le Premier ministre français était en Allemagne pour rencontrer Angela Merkel. Tout en saluant les succès européens de la chancelière allemande, François Fillon en a profité pour marquer l'importance de son propre rôle dans la diplomatie française, en "parfaite harmonie" avec le président. Lors de leur déjeuner de travail, François Fillon et Angela Merkel ont évoqué les "dossiers de fond" européens et l'avenir du constructeur aéronautique EADS, maison mère d'Airbus."Je pense que l'histoire retiendra qu'Angela Merkel à la tête du Conseil européen a débloqué la crise constitutionnelle européenne. C'était très important pour l'Europe, c'était aussi très important pour la France", a déclaré le chef du gouvernement français lors d'une conférence de presse commune. "C'est, grâce au déblocage de cette crise, l'occasion pour la France et l'Allemagne de reprendre la marche en avant" de la construction européenne, a-t-il estimé, évoquant "l'avenir de la politique énergétique européenne, la position de l'Europe sur ses frontières, l'avenir des grandes politiques de coopération européennes, la politique agricole, la politique de recherche". François Fillon a fait part de son "admiration pour les succès de la politique économique allemande" et salué "l'exploit politique" que représente selon lui la conduite de la coalition entre sociaux-démocrates du SPD et conservateurs de la CDU.Au chapitre industriel, François Fillon a vu "des convergences" entre Paris et Berlin sur EADS "dans la mesure où nous pensons des deux côtés du Rhin qu'EADS doit progressivement aller vers les structures d'une entreprise normale". Il s'agit de "respecter les intérêts industriels de l'Allemagne et les intérêts industriels de la France" d'une part et de l'autre d'avoir "des managers qui soient préoccupés par une seule cause : le succès de l'entreprise, fabriquer des bons avions et les vendre dans le monde entier", a-t-il dit. Airbus, qui a enregistré un nombre record de prises de commandes lors du salon aéronautique du Bourget, est engagé dans un plan de restructuration avec suppression de 10.000 emplois. François Fillon a jugé "très intéressant" le rapport de la commission des affaires économiques du Sénat sur EADS qui prône la suppression de la double direction franco-allemande du groupe. Mais le Premier ministre ne croit pas "que la question fondamentale soit celle de la structure capitalistique de l'entreprise mais celle de l'organisation et du management".Sur le plan de l'actionnariat, les sénateurs français se prononcent en faveur d'une présence de l'Etat allemand au capital du groupe européen - une hypothèse exclue jeudi par Angela Merkel.Les actionnaires de référence français et allemand d'EADS contrôlent chacun 22,5% du capital : 15% pour DaimlerChrysler, 7,5% pour un consortium allemand comprenant des investisseurs privés, la banque fédérale de développement KfW et des Länder, 15% pour l'Etat français via la Sogeade, et 7,5% pour Lagardère.Angela Merkel a souligné que la part qu'avait prise DaimlerChrysler dans EADS avait permis de maintenir l'équilibre franco-allemand.La chancelière allemande est attendue le 16 juillet à Toulouse, siège d'Airbus, filiale à 100% d'EADS, avec Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat français a précisé qu'il se rendrait avec elle à Hambourg, où sont situées les usines allemandes d'Airbus.