Fillon, partira, partira pas ?

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avec David Doukhan
Populaire chez les élus UMP, le Premier ministre pourrait tout de même partir en octobre.

"Au bout de trois ans, on n’a plus rien à prouver, on est décontractés". La phrase est prononcée sciemment la semaine dernière par un Premier ministre entouré de journalistes. François Fillon veut se montrer relax, alors que le président a annoncé un remaniement important en octobre.

Le Premier ministre, qui s’exprimera mardi matin sur Europe 1, est aujourd’hui encore soutenu par les élus de la majorité. Mais ce n’est pas une garantie. "Il n’y a pas d’assurance en politique", relève Bernard Debré, député de Paris. "D’abord parce que la majorité peut se montrer assez versatile. Un autre Premier ministre arrive, il aura aussi des applaudissements, des ovations… J’ai toujours entendu parler, toujours vu des présidents de la République un peu jaloux de leur Premier ministre. C’est François Fillon qui a la meilleure cote. Ça peut quelquefois irriter ".

"S’il veut manifester un changement fort…"

Irritation, jalousie, on prête tous les sentiments au président de la République à l’égard de son Premier ministre. Mais remplacer François Fillon cet automne n’est pas si simple. "C’est très difficile de se débarrasser éventuellement d’un Premier ministre qui vous apporte une complémentarité dans l’image et un surcroit de popularité", explique le politologue Roland Cayrol, avant de tempérer. "Mais il est évident que si le président de la République veut manifester un changement fort, quoi qu’il arrive, il sera amené çà change de Premier ministre."

Dans l’entourage du Premier ministre, on s'épanchait récemment. "L’impression qui domine, c’est qu’on va partir en octobre", déclarait un collaborateur. Mais François Fillon lui-même refuse systématiquement d’évoquer son avenir politique.