Fillon : "la réforme de l'Etat", c'est "moins d'Etat"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
François Fillon a déclaré mercredi soir devant les Réformateurs de l'UMP que la réforme de l'Etat supposait "que chacun d'entre nous accepte qu'il y ait moins de services, moins de personnel, moins d'Etat sur son territoire" alors que la refonte de la carte judiciaire suscite l'inquiétude dans leurs rangs.

"Je veux le dire devant tous les élus qui sont présents ici : la réforme de l'Etat, ça supposera que nous soyons courageux, la réforme de l'Etat supposera que chacun d'entre nous accepte qu'il y ait moins de services, moins de personnel, moins d'Etat sur son territoire", a lancé François Fillon mercredi soir devant le millier de participants à la convention de rentrée des Réformateurs de l'UMP qui se tient à Paris.

"Nous allons réformer notre organisation publique, son fonctionnement, ses dépenses", a réaffirmé le Premier ministre, prenant pour exemple la réforme de la carte judiciaire, qui implique la suppression de tribunaux et qui est loin de faire l'unanimité.

La gauche a demandé un débat au Parlement sur ce projet mercredi à l'Assemblée. Plusieurs élus de la majorité critiquent aussi cette réforme comme le député UMP du Gard Max Roustan, chargé d'un rapport d'information dans le cadre de la Délégation pour l'aménagement et le développement durable du territoire de l'Assemblée. Une lettre de ce dernier au président Sarkozy, datée du 3 octobre, a été rendue publique par Arnaud Montebourg. Max Roustan y dénonce une réforme "mal conçue, sans objet, dépourvue d'ambition et loin des légitimes attentes d'efficacité et de proximité".

Face aux réticences, François Fillon va s'impliquer au côté de Rachida Dati en allant présenter vendredi à Lille le projet régional de réorganisation de la carte judiciaire. Le Premier ministre et la Garde des sceaux rencontreront successivement et à huis clos les élus et les acteurs du monde judiciaire, pour leur présenter cette réforme, qui suscite beaucoup de réticences dans les régions, et préciser ses contours pour le ressort concerné, celui de la cour d'appel de Douai.

Le gouvernement veut rationaliser l'organisation des 1.200 juridictions françaises implantées sur 800 sites. Ce plan inquiète particulièrement les élus locaux, les avocats et les magistrats des petites villes qui redoutent la fermeture de leur tribunal.

Etienne Guffroy (d'après agences)