Fillon et Bianco sur Europe 1

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Election présidentielle oblige, Europe 1 a diffusé dimanche soir deux émissions exceptionnelles du "Grand rendez-vous". De 18 à 19 heures, François Fillon, conseiller politique de Nicolas Sarkozy, a répondu aux questions de Jean-Pierre Elkabbach. Et de 19 à 20 heures, Jean-Louis Bianco, directeur de campagne de Ségolène Royal, a pris le relais.

A l'heure où la campagne présidentielle entame sa dernière ligne droite, François Fillon et Jean-Louis Bianco sont venus défendre chacun leur tour le programme de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal dans le "Grand rendez-vous" d'Europe 1. Le premier, conseiller politique du candidat UMP, a pris la parole de 18 à 19 heures. Le second, directeur de campagne de la candidate socialiste, était à l'antenne de 19 à 20 heures. François Fillon Arrivé tout juste après le meeting du candidat UMP à Bercy, François Fillon a d'abord affirmé que « le dialogue avec les Français a métamorphosé Nicolas Sarkozy". "Les blessures et les attaques qui l'ont blessé forgent un homme d'Etat", a ensuite déclaré l'élu de la Sarthe. « On est favorable à une dose de proportionnelle au Sénat pour que les petites formations non représentées à l'Assemblée nationale le soient ».« Le spectacle donné avec le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou donne un avant-goût de ce que serait la proportionnelle », a martelé l'ancien ministre du gouvernement Raffarin. « François Bayrou a fait une belle campagne. Je pense qu'il a un peu gâchée en organisant un débat avec Ségolène Royal. Tout ça ne correspond pas avec la réalité du centre », a par ailleurs estimé François Fillon."Franchement, c'est pas un homme de gauche », a conclu le sénateur. Alors qu'à gauche, un front anti-Sarkozy espère gagner l'élection du 6 mai, il a estimé que « ce qui devrait faire peur aux Français c'est l'incompétence, pas Nicolas Sarkozy ». « Il y a un espoir de changement. Si les promesses ne sont pas tenues, la crise s'aggraverait en France », a renchéri le conseiller politique du président de l'UMP. A propos du débat de mercredi soir, François Fillon a affirmé que Nicolas Sarkozy était « prêt ». « Il maîtrise son projet depuis deux ans, ce qui le différencie avec Ségolène Royal », a-t-il ajouté. « La candidate socialiste a un projet très critiquable. Le débat sera enfin le choc entre deux projets politiques. Un projet de l'avenir contre celui du passé », a expliqué François Fillon. « Il aborde ce débat comme un challenger, il ne fera pas preuve d'un excès de confiance », a-t-il précisé. Jean-Louis Bianco Jean-Louis Bianco, co-directeur de campagne de Ségolène Royal, a confirmé dimanche que la candidate pourrait nommer à Matignon, si elle était élue, une personnalité non socialiste. "C'est possible, comme elle l'a dit, à condition bien entendu que ce soit pour mettre en oeuvre le pacte présidentiel qui est le contrat qu'elle aura passé avec les Français", a dit Jean-Louis Bianco sur Europe 1. Ségolène Royal peut aussi compléter son programme avec des idées venant de celui de François Bayrou, par exemple sur l'idée d'un plan de développement pour l'Afrique, ou encore sur la proposition visant l'ouverture des commissariats 24 heures sur 24, a-t-il expliqué. Il pense possible un accord de gouvernement avec des centristes. "Bien sûr, sur la base d'un contrat de gouvernement, beaucoup de choses sont possibles", a-t-il expliqué. Interrogé sur les propos de Nicolas Sarkozy sur "le capitalisme immoral", Jean-Louis Bianco a vu dans le candidat UMP "le candidat de l'esbroufe". "Il a été au pouvoir pendant cinq ans. Citez moi une seule mesure qu'il ait prise contre les parachutes dorés ?", s'est interrogé le directeur de la campagne de Ségolène Royal avant d'ajouter : il a "un culot monstrueux de découvrir à une semaine de l'élection que le capitalisme est immoral". Quant au débat du 2 mai entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, Jean-Louis Bianco juge que la candidate est prête : "la force de Ségolène Royal -qu'elle démontre jour après jour- sa sérénité, sa conviction, c'est ce qui sera décisif dans un débat de ce genre là." Il y voit une confrontation entre deux modèles, entre "une France qui rassemble et une France qui divise".