Fadela Amera soutenue par François Fillon

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
François Fillon a reçu mercredi Fadela Amara à Matignon après la polémique avec des parlementaires UMP au sujet de ses propos sur les tests ADN pour le regroupement familial. Le Premier ministre lui a "exprimé sa confiance pour le travail qu'elle fait au gouvernement". Le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a lui estimé mercredi que Fadela Amara apporte de l'oxygène au gouvernement.

Le gouvernement derrière Fadela Amara. François Fillon a reçu mercredi sa secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville et l'a assurée de sa "confiance" après l'émoi qu'elle a provoqué dans les rangs de la majorité UMP en jugeant "dégueulasse" d'"instrumentaliser" l'immigration au coeur de la polémique sur les tests ADN envisagés par le gouvernement pour contrôler le regroupement familial. François Fillon a souhaité que celle qui incarne l'ouverture à gauche "engage un dialogue plus direct avec la majorité autour de la préparation du plan banlieues ", a indiqué l'entourage du Premier ministre. Un soutien donc assorti d'une recommandation toute en nuance diplomatique pour ménager les deux parties.

Soucieux de préserver les élus de l'UMP, François Fillon recevra mercredi après-midi à la suite de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée le secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian. Il avait déclaré mardi que les élus de la majorité s'étaient sentis "injuriés" par Fadela Amara.

Le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a lui estimé mercredi que Fadela Amara "n'a pas les codes de la langue de bois" et qu'elle apporte de l'oxygène au gouvernement. La députée UMP du Nord Françoise Hostalier a apporté son "total soutien" à la secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, qui est devenue "la cible de quelques personnes n'ayant d'ailleurs jamais accepté son entrée au gouvernement". L'ex-socialiste Jean-Marie Bockel, qui soutient le texte de loi sur la maîtrise de l'immigration, a estimé que la place de Fadela Amara restait au gouvernement. "Elle a exercé sa liberté de parole mais elle respecte la solidarité gouvernementale, donc de mon modeste point de vue, elle doit rester", a dit sur France 2 le secrétaire d'Etat à la Coopération.

A droite comme à gauche, de nombreuses voix ont salué les vertus du "parler vrai" de Fadela Amara, qui revendique son statut de "femme libre" au sein de l'équipe de François Fillon. "Une sacrée bonne femme", a lancé l'ancien ministre Jacques Toubon sur Europe 1. Le socialiste Jack Lang a estimé pour sa part que " Fadela Amara, qui "parle avec son coeur, ses tripes", avait dit "avec des mots qui peuvent choquer ce que beaucoup pensent". François Hollande a déclaré mercredi qu'il ne pouvait pas "reprocher à Fadela Amara de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas" des tests ADN pour les candidats au regroupement familial. "Ce n'est pas à moi de lui dire ce qu'elle doit faire. Je ne lui ai pas dit d'entrer dans le gouvernement, je ne lui dirai pas d'en sortir", a ajouté le premier secrétaire du PS, venu visiter la Cité nationale de l'Histoire de l'Immigration qui ouvre ses portes, mercredi à Paris.