Face à face tendu entre Hollande et Copé

François Hollande promet de tenir bon
François Hollande promet de tenir bon © CAPTURE D'ECRAN FRANCE 2
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
Le candidat socialiste s'est mesuré jeudi soir à Jean-François Copé, lors d'un débat sur France 2.

Au moment où il stagne dans les sondages quand Nicolas Sarkozy remonte légèrement et que Jean-Luc Mélenchon enregistre une poussée, le socialiste François Hollande était l'invité, jeudi soir, de l'émission Des paroles et des actes sur France 2. Le candidat à la présidentielle, parfois peu à l'aise, s'est toutefois montré pugnace, voire ironique face au patron de l'UMP Jean-François Copé, venu lui donner la réplique. Quels sont les moments forts de cette émission ? Europe1.fr vous livre, ici, un résumé en 3 minutes chrono'. 

SUR LA FORME 

Le choix des mots - Moins à l'aise que lors de son premier passage dans Des paroles et des actes, François Hollande s'est toutefois montré offensif vis-à-vis de son adversaire Nicolas Sarkozy, fustigeant un candidat sans programme. "Vous connaissez le programme de Nicolas Sarkozy ? Est-ce que le candidat sortant l'a présenté ? Non ! Je suis le seul à avoir fait ce travail et à avoir accepté l'évaluation", a-t-il assuré, usant à l'envi de cette formule de "candidat sortant" pour ne pas nommer Nicolas Sarkozy. "Candidat sortant", quasi-sorti ? A la toute fin de son interview, le socialiste le laisse penser en appelant clairement les Français "à sortir le candidat sortant". 

Le duel avec Copé - D'un côté, Jean-François Copé, parton de l'UMP, qui n'a eu de cesse de marteler un message : François Hollande est imprécis et versatile sur l'OTAN, le nucléaire, les impôts, l'immigration. De l'autre, le candidat socialiste à la présidentielle, parfois acculé, mais plus calme et réussissant à tourner en dérision les attaques de son challenger du jour. En somme, l'échange Hollande-Copé a tourné au match nul, jeudi soir.

En témoigne cet échange : quand, face aux chiffres avancés par Jean-François Copé pour étayer ses accusations en imprécision, François Hollande lui conseille de "garder un tout petit peu de silence", avant de lâcher une allusion aux ambitions élyséennes de son adversaire  : "Vous n'allez pas être jugé sur cette émission. Vous préparez 2017. Soyez patient !". "Je vous savais extrêmement blagueur, je ne suis pas déçu, j'en ai eu pour mon argent", lui rétorque alors le député-maire de Meaux.

SUR LE FOND

Ses propositions - Au moment où il stagne dans les sondages, François Hollande a contre-attaqué faisant plusieurs annonces sur la fiscalité et l'immigration. Le candidat PS a ainsi annoncé son intention de "rétablir", s'il était élu à l'Elysée, le "plafonnement" des impôts directs nationaux à 85% des revenus d'un contribuable. Mais il a affirmé que ce "plafond" n'avait "rien à voir" avec le bouclier fiscal supprimé l'an dernier, ni avec l'introduction qu'il a promise d'une tranche d'impôt à 75% pour les revenus supérieurs à un million d'euros par an. "Il n'y aura pas de modulation, il n'y aura pas de plafonnement" de l'impôt à 75%, a insisté François Hollande.

Sur l'immigration, François Hollande a également proposé la création d'une brigade spécialisée dans la lutte contre les filières clandestines et l'instauration d'un débat au Parlement chaque année sur le volume de l'immigration économique. "Je considère que l'immigration économique dans un contexte de croissance ralentie doit être limitée", a déclaré le candidat socialiste. "Il ne peut pas y avoir d'immigration économique s'il n'y a a pas de demande très précise et pas d'offre de travail", a-t-il conclu. 

Son message - Alors que le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon flirte avec les 10% d'intentions de vote dans les sondages, François Hollande a appelé à la mobilisation de ses sympathisants dès le premier tour du scrutin, le 22 avril prochain. "Tout vote est utile, je ne veux pas mettre en cause tel ou tel choix de mes compatriotes, c'est à chacun de comprendre quel est l'enjeu", a-t-il d'abord expliqué. Mais, "quand il y 5 ou 6 candidats de gauche, il y a des pertes en ligne", a-t-il mis en garde, avant de faire valoir : "Que va dire Nicolas Sarkozy s'il est en tête au premier tour, et s'il l'est nettement ? Il dira :vous voyez, j'ai déjà remporté la première manche !".