Euthanasie : Fillon clôt le débat

François Fillon se montre clairement opposé à la légalisation de l'euthanasie. © Reuters
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C.V. avec AFP , modifié à

Le Premier ministre estime que "le droit de donner la mort" est une limite à ne pas franchir.

Si la question de l’euthanasie divise la société, François Fillon y est clairement défavorable. Le Premier ministre a manifesté lundi, dans une tribune publiée dans LeMonde, son opposition à ce sujet de société récurrent, relancé par une proposition de loi de sénateurs qui vise à légaliser l’euthanasie.

"La question est de savoir si la société est en mesure de légiférer pour s’accorder le droit de donner la mort. J’estime que cette limite ne doit pas être franchie", a tranché le chef du gouvernement, avant de mettre en garde contre toute "précipitation".

"Aucune conviction n’est indigne"

La proposition de loi du Palais du Luxembourg stipule que "toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable, peut demander à bénéficier (...) d'une assistance médicalisée permettant (...) une mort rapide et sans douleur".

Une explication qui ne semble pas convaincre le Premier ministre. S'il prend soin d'expliquer que, dans ce débat, "aucune conviction n'est indigne", François Fillon met en avant les "efforts" accomplis depuis quelques années en matière de soins palliatifs et de "refus de l'acharnement thérapeutique".

Aubry favorable à la loi

La proposition de loi ne prévoit par ailleurs "aucune obligation explicite de consultation, ni même d’information de la famille du malade" et "le contrôle des actes ne serait effectué qu’a posteriori par une commission", souligne le chef du gouvernement. Une inquiétude qui devrait être relayée mardi soir par Xavier Bertrand. Le ministre de la Santé sera au Sénat pour défendre la position du gouvernement, au moment où sera examinée la proposition de loi.

A moins d'un an et demi de l'élection présidentielle, l'euthanasie pourrait, malgré toute la défiance du gouvernement, s'inviter dans la campagne électorale. Le Parti socialiste l'a même déjà inscrit dans son programme. Lundi soir, Martine Aubry s'est ainsi déclarée sur Canal+ "favorable" à la proposition de loi, réclamant toutefois des "précautions" dans son application.

La première secrétaire du Parti socialiste devrait trouver matière à débat avec sa rivale Ségolène Royal sur le sujet. "Il faut accompagner la fin de vie dans la dignité, mais j’ai de grandes réserves sur la législation sur l’euthanasie", a en effet déclaré l'ancienne candidate à l'élection présidentielle mardi sur Europe 1.