Le score dont est crédité le PS dans les derniers sondages – 21,5 à 22 % – "correspond à peu près au score moyen des socialistes depuis qu’il y a des élections européennes", a jugé Benoît Hamon, mercredi, au micro d’Europe 1. Le minimum à atteindre pour le PS, "c’est 14% de Michel Rocard [en 1994]" a estimé son porte-parole, qui a expliqué le retard de sa formation sur l’UMP par l’offre politique "beaucoup plus nombreuse à gauche qu’à droite", ayant pour conséquence "que les voix s’éparpillent davantage".
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A Jean-Pierre Elkabbach, qui lui demandait s’il restait partisan de la stratégie du vote-sanction, Benoît Hamon a rétorqué qu’il y avait "beaucoup de mécontents aujourd’hui. Ce mécontentement est légitime. Il sera fécond s’il permet de changer de majorité" au Parlement européen. "Si on ne change pas de majorité, a-t-il prévenu, on aura cinq années supplémentaires de démantèlement des services publics et de notre modèle social."
"Rien ne serait plus paradoxal que [les responsables] d’un modèle qui nous a menés à la faillite soient renforcés" lors des élections européennes du 7 juin, a estimé Benoît Hamon. Interrogé sur le recul de la social-démocratie en Europe, le député européen a ironisé sur la "belle conversion" de la droite, en temps de crise, à des idées de gauche comme "la lutte contre spéculation et la défense des services publics".
A la question "Bayrou est-il l’opposant n°1 aujourd’hui ?", Benoît Hamon a répondu : "c’est peut-être l’obsession de Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas la nôtre." Faisant allusion au livre de François Bayrou "Abus de pouvoir", qui rencontre un certain succès en librairie, Benoît Hamon a déploré que le président du Modem parle de "son élection de 2012 face à Nicolas Sarkozy" au moment des élections européennes.