Élections : le vote blanc bientôt reconnu ?

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avec AFP
Longtemps taboue, cette possibilité de vote pourrait être bientôt reconnue. Voire comptabilisée.

L'INFO. Le vote blanc pourrait bien devenir une réalité, mais après les élections municipales. Les députés se sont en effet prononcés jeudi à l'unanimité pour la reconnaissance des votes blancs, distingués des votes nuls, mais la majorité socialiste a repoussé l'entrée en vigueur de cette mesure prônée par l'UDI après les prochaines élections municipales. Au second tour de l'élection présidentielle de 2012, 2,15 millions d'électeurs, soit 5,8% des votants, ont voté blanc ou nul.

Ce que le texte prévoit. A l'avenir, l'Assemblée nationale veut que soit séparés les votes blancs, considérés comme l'expression d'électeurs qui, tout en jouant le jeu de la démocratie, manifestent qu'ils ne se reconnaissent en aucun des candidats, et les votes nuls, résultant d'erreurs ou d'une volonté de tourner en dérision l'élection. Pas question en revanche, pour les députés, de les inclure dans les suffrages exprimés. L'Assemblée a voté jeudi en deuxième lecture cette proposition de loi, qui va maintenant repartir au Sénat.

En effet, les versions votées par les deux assemblées divergent sur le sort des enveloppes vides, assimilés à des bulletins blancs par les députés et à des nuls par les sénateurs, ainsi que sur la date d'application de la proposition de loi.

Quel timing ? Le texte voté jeudi prévoit, à l'initiative du PS, une entrée en vigueur au 1er avril, après les élections municipales de mars mais avant les européennes de mai. Un amendement UDI rétablissant la date du 1er mars prévue par les sénateurs a été repoussé de justesse par 39 voix contre 38. Le ministre de la Ville François Lamy, qui représentait le gouvernement, ne s'est pas engagé sur une date d'inscription du texte à l'ordre du jour du Sénat.

Le ministre, pour écarter une entrée en vigueur lors des municipales, a mis en avant le manque de temps pour modifier les logiciels du ministère de l'Intérieur et les procès-verbaux d'élections dans les 36.000 communes. "Appliquer le texte dès les municipales n'est pas tenable, pour des raisons d'ordre technique, logistiques et juridiques s'y opposent" a renchéri le socialiste Pascal Popelin.