Elections au Liban : les anti-syriens semblent perdre du terrain

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Deux élections législatives partielles ont eu lieu dimanche au Liban pour remplacer deux élus assassinés. Dans la banlieue de Beyrouth, l'ancien président Amine Gemayel, l'un des leaders du camp anti-syrien, a été battu par un autre chrétien, soutenu par Michel Aoun et donc plus proche du Hezbollah. Un mauvais présage pour les anti-syriens avant l'élection présidentielle prévue à l'automne même s'ils ne perdent que d'une courte tête.

Ce n'est qu'une élection législative partielle mais le symbole est fort. Le candidat soutenu par Michel Aoun, le chef de l'opposition chrétienne libanaise, proche du Hezbollah a battu, même si c'est de justesse, l'ancien président du Liban Amine Gemayel. Amine Gemayel était en fait candidat à la succession de son fils Pierre, tué en novembre 2006 dans un attentat imputé par la majorité à la Syrie. Dans la région du Metn, près de Beyrouth, ce scrutin est un vrai test pour les chrétiens avant l'élection du chef de l'Etat, prévue à l'automne prochain. En effet, Michel Aoun et Amine Gemayel pourraient être tous les deux des candidats potentiels pour remplacer le pro-syrien Emile Lahoud, actuel chef de l'Etat. L'homme qui réussira à gagner les suffrages de la puissante minorité chrétienne au Liban devrait remporter cette élection présidentielle à venir. La seconde élection à Beyrouth avait elle pour but de remplacer un député anti-syrien, assassiné dans un attentat à la voiture piégée le 13 juin dernier. Dans ce scrutin, le candidat de la majorité anti-syrienne l'aurait emporté même si les résultats ne sont pas encore définitifs. Cette victoire pondère la défaite d'Amine Gemayel qui reste quand même un coup dur pour la majorité anti-syrienne. Reste que pour Antoine Sfier, directeur des Cahiers de l'Orient, la victoire d'un partisan de Michel Aoun lors de ce scrutin partiel est encore trop courte, quelque 400 voix, pour qu'on puisse y lire d'ores et déjà la victoire du camp pro-syrien lors de la prochaine élection présidentielle.