Education : travailler moins pour dépenser moins

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
C'est confirmé. 11.000 postes vont être supprimés dans l'Education nationale en 2008. Il s'agit de non-renouvellements après des départs à la retraite. L'annonce est faite par le ministre de l'Education nationale dans un entretien à paraître ce jeudi dans Paris Match. Xavier Darcos précise que les emplois du temps des élèves seront allégés pour économiser des postes. Pour Gérard Aschieri, le leader du syndicat FSU, dans ce dossier, "c'est la logique comptable qui a pris le dessus".

Le gouvernement avait annoncé en juillet sa volonté de supprimer des postes de fonctionnaires mais sans détailler le chiffre exact pour l'Education nationale. La fourchette la plus large allait jusqu'à 17.000 postes. Finalement, le chiffre est annoncé par Xavier Darcos ce jeudi dans une interview à Paris Match. L'Education nationale, qui représente à peu près la moitié de la fonction publique, participera pour moitié à l'allègement de 22.700 suppressions d'emplois dans l'Etat l'an prochain." "Donc environ 11.000 fonctionnaires partant à la retraite ne seront pas remplacés", dit-il. En revanche, dans le premier degré, l'Etat compte créer environ mille postes chaque année. "Dans le second degré, il y aura des départs à la retraite non remplacés: ce sont, en proportion, les fonctionnaires non enseignants -cadres, agents techniques ou administratifs-, qui représentent 20% des postes, qui seront le plus concernés", précise le ministre de l'Education. Il attend 25.000 élèves de plus dans le premier degré et 25.000 de moins dans le second, soit au total 6,7 millions d'élèves en maternelle et en primaire et 5,4 millions dans les collèges et lycées. Xavier Darcos estime qu'"on ne manque pas de professeurs", la France en comptant 83 pour 1.000 élèves dans le secondaire contre 66 en Allemagne et 60 au Royaume Uni. Pour économiser des postes, le gouvernement entend aussi réduire les emplois du temps des élèves, moins d'heures de cours, c'est moins de professeurs. "L'offre d'options est à revoir", indique Xavier Darcos dans Paris Match. "On compte sur le territoire 500 professeurs d'allemand sans élèves. Même situation pour le portugais. De même pour certaines options désertées dans certaines sections professionnelles". Le ministre déclare également qu'alléger les emplois du temps "est d'autant plus nécessaire qu'il n'y a pas de corrélation entre le temps passé et la réussite". Comme tous les pays du monde, la France doit rationaliser les études, avec plus de suivi individuel et moins d'options", dit-il. "Attention, en particulier aux filières sans débouché évident. Je pense à 'ES' (économique et social). Elle attire beaucoup d'élèves qui occupent ensuite de grands amphis mais se retrouvent avec des diplômes de droit, psychologie, sociologie... sans toujours un emploi à la clef", poursuit-il. Pour Gérard Aschieri, le leader du syndicat FSU, le principal syndicat de l'enseignement primaire, dans ce dossier, "c'est la logique comptable qui a pris le dessus" même si les suppressions de postes annoncées sont finalement moins importantes que ne le laissaient penser les hypothèses les plus extrémistes. Mi-juillet, cinq fédérations de l'Education - FSU, UNSA Education, SGEN-CFDT, FERC-CGT, FAEN - avaient déjà réagi aux possibles suppressions de postes, appelant "à réunir les conditions d'une mobilisation de grande ampleur dans le courant du premier trimestre de l'année scolaire 2007-2008".