Education nationale : Darcos veut supprimer 10.000 emplois

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, a annoncé jeudi la suppression d'environ 10.000 postes dans l'Education nationale en 2008. Une coupe qui s'inscrit dans le cadre du non-remplacement de 35.000 à 40.000 fonctionnaires annoncé par le ministre du Budget la semaine dernière. L'annonce de Xavier Darcos a immédiatement suscité un tollé chez les syndicats.

Le ministre de l'Education nationale vient de lancer un pavé dans la mare de l'Education nationale. Xavier Darcos a annoncé jeudi la suppression d'environ 10.000 postes, après avoir rencontré le ministre du Budget, Eric Woerth, dans la matinée. Le ministre a précisé que 8.000 postes devraient disparaître dans le domaine "des emplois aidés et de tout ce qui concourt à la vie scolaire dans le second degré en ne remplaçant pas un emploi équivalent temps plein sur deux." Il a également évoqué un certain nombre d'aménagements de l'offre scolaire, comme l'idée de "regrouper des options", "changer les programmes" et recourir aux heures supplémentaires pour les professeurs. "Si nous obtenons que les professeurs (...) acceptent d'être moins nombreux, mais d'avoir un temps de travail différent, volontaire évidemment, grâce à des volants d'heures supplémentaires importants, nous pouvons trouver des ajustements", a souligné Xavier Darcos. Les suppressions annoncées par le ministre s'inscrivent dans le cadre de l'annonce du non-remplacement de 35.000 à 40.000 fonctionnaires pour 2008 faite la semaine dernière par le ministre du Budget. Le non-remplacement d'un fonctionnaire partant à la retraite sur deux était un engagement de campagne de Nicolas Sarkozy. Une partie des syndicats a aussitôt indiqué qu'ils pourraient organiser un large mouvement de protestation. "Le SNES s'opposera avec la plus grande détermination à tout projet de budget qui serait construit sur la logique des annonces qui viennent d'être faites. Le SNES serait alors amené à appeler l'ensemble de la profession à une mobilisation à la hauteur des dégradations qu'un tel projet ne peut qu'engendrer", déclare le SNES-FSU, qui représente les enseignants du second degré, dans un communiqué. "Cette annonce faite à la veille de l'ouverture des négociations sur la charge de travail des enseignants et sur la nécessaire revalorisation de leurs conditions de rémunération limite considérablement la marge de discussion avec le ministre", ajoute le syndicat. Il souligne que le ministère prévoit une augmentation de plus de 20.000 élèves à la rentrée scolaire 2008, premier et second degrés confondus. "Si ces annonces se confirment, la FSU fera tout pour organiser la riposte la plus unitaire possible", indique Gérard Aschieri, le secrétaire général de la FSU, première fédération syndicale de l'enseignement, dans un communiqué. Il fustige "une logique comptable à courtes vues", comme l'autre fédération, l'Unsa Education qui dénonce un pilotage par "la seule obsession comptable".